samedi 27 novembre 2010

Le Mémorial de la Shoah

On retourne dans le 4ème arrondissement pour visiter le Mémorial de la Shoah. Situé 17 rue Geoffroy l’Asnier (station Saint-Paul de la ligne 1 du métro, ou station Pont Marie, ligne 7), le Mémorial est à la fois un musée et le Centre de documentation juive contemporaine. Cet ensemble a pour objectifs la transmission de la mémoire et l'enseignement de la Shoah. D'ici, on peut voir le Mur des Justes où apparaissent les noms des personnes qui ont contribué au sauvetage des Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une fois franchie l'entrée, depuis le parvis, on peut lire sur la façade une inscription en hébreu du poète juif, Zalman Schneour : « Souviens-toi de ce que t'a fait l'Amalek de notre génération qui a exterminé 600 myriades corps et âmes, sans qu'il y ait eu guerre ». Dessous, vous pouvez également lire une inscription en français de l'ancien ministre et président du mémorial, Justin Godard. Enfin, à son centre, encadrant l'étoile de David, est gravé en yiddish et en hébreu le même message : « N'oublie pas ».

Ce cylindre de bronze porte les noms du Ghetto de Varsovie et des camps tels : Auschwitz, Belzec, Bergen-Belsen, Birkenau, Buchenwald, Chelmno, Dachau, Majdanek, Mauthausen, Sobibor, Struthof, Treblinka. A gauche, le mur comporte sept bas-reliefs qui représentent la persécution des Juifs, réalisés en 1982 par le sculpteur Arbit Blatas.

Le Mur des Noms, érigé en 2004, comprend les noms, prénoms, années de naissance des 76 000 hommes, femmes et enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944.

On se dirige maintenant vers la crypte, située sous le parvis, où se trouve une étoile de David en marbre noir. C'est le tombeau symbolique des six millions de Juifs morts sans sépulture. Une flamme éternelle brûle au centre de l'étoile, perpétuant le souvenir des disparus. Le mur du fond de la crypte porte une citation biblique en hébreu : « Regardez et voyez s'il est douleur pareille à ma douleur. Jeunes et vieux, nos filles et nos fils fauchés par le glaive ».

Juste derrière, est installée la Salle des Fichiers. Elle regroupe plusieurs fichiers établis entre 1941 et 1944 par la Préfecture de Police, à l'initiative du gouvernement de Vichy. Ces dossiers comprennent les fichiers individuels et familiaux des Juifs arrêtés à Paris et dans le département de la Seine, les fiches du camp de Drancy, de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande.

L'exposition permanente présente une grande variété de documents issus d’archives françaises et étrangères qui abordent l’histoire des Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur la photo, c'est une partie de l'exposition temporaire : « Cinéma et Shoah ».

mardi 23 novembre 2010

Le Pavillon de l’Arsenal

Le Pavillon de l'Arsenal est situé 21 boulevard Morland, dans le 4ème arrondissement (ligne 7 du métro, station Sully-Morland). Le pavillon est le centre d'information, de documentation et d'exposition d'urbanisme et d'architecture de Paris et de la métropole parisienne.

Le rez-de-chaussée est un vaste espace de 800 m² dédié à l'exposition permanente du Pavillon de l’Arsenal : « Paris, visite guidée. La ville, histoires et actualités ». Lorsque l'on pénètre dans ce lieu, la première chose marquante est cette grande maquette de Paris de 40 m². En mauve, ce sont les secteurs en mutation et en orange, les grands projets de renouvellement urbain.

Sur les murs, une multitude de panneaux permettent de découvrir comment Paris s’est constituée au fil des siècles, ainsi que ses perspectives d’évolution. Au sol, cet écran interactif vous donne la possibilité d'illuminer successivement les anciennes enceintes de Paris : celles de Philippe Auguste, Charles V, Charles IX et Louis XIII, des Fermiers généraux, et de Thiers.

Cette autre maquette (échelle 1/500) fut réalisée à la fin des années 1960 pour évaluer l'impact des projets du Centre Pompidou et des Halles sur le centre historique de Paris.

Aussi, des extraits de films sont directement projetés sur le sol, tel « Les Bâtisseurs » (1938). Ce film donne la parole à deux architectes que Dr.jéjé apprécie tout particulièrement : Auguste Perret...

... et Le Corbusier.

Vous reconnaîtrez aisément le quartier d'affaires de La Défense.

Ces maquettes montrent les réalisations futures de la métropole.

Certaines photos sont impressionnantes, comme le chantier du parc des Buttes-Chaumont qui, vers 1865, s'évertuait à transformer l'ancienne carrière en jardin...

...ou la démolition de l'enceinte de Thiers en 1922, entre la porte de Versailles et la porte de la Plaine sur la photo. A partir de 1928, une guirlande d'immeubles en brique pour la plupart de type HBM (habitations à bon marché) ou ILM (immeubles à loyer modéré) est édifiée à la place de l'enceinte. Aujourd'hui encore, ils forment une ceinture rouge qui cerne presque tout Paris.

Le jour de notre visite, la mezzanine accueillait une exposition intitulée « Paris 1950 : un âge d'or de l'immeuble », portant sur les immeubles de logement construits à Paris au cours des années 1950.

Pour les passionnés, sachez que le Pavillon de l'Arsenal abrite également une petite librairie consacrée à l'architecture, ainsi qu'un centre de documentation.

samedi 20 novembre 2010

La tour Montparnasse

La tour Montparnasse, haute de 210 mètres, est immanquable. Située face à la gare Montparnasse dans le 15ème arrondissement (station Montparnasse-Bienvenüe, lignes 4, 6, 12 et 13 du métro), elle est encore aujourd'hui la tour la plus haute de France, et l'un des immeubles les plus élevés d'Europe. Selon les Parisiens, la tour offre la plus belle vue de Paris : c'est le seul endroit d'où on ne la voit pas...

En 38 secondes, l'ascenseur le plus rapide d'Europe (paraît-il) vous transporte au 56ème étage de la tour (Montparnasse, et non La-tour-be). Vous y trouverez notamment une exposition permanente sur Paris en 185 photos d'archives. Ci-dessous, la tour et la gare.

Ensuite, il faut emprunter quelques escaliers (où est indiqué la hauteur à laquelle on se trouve : quel sens du spectacle !) pour accéder à la terrasse panoramique...

... qui, comme vous pouvez le voir, peut se transformer en hélisurface. Notez que la nuit est tombée, ce qui va nous permettre d'admirer la ville avec un œil nouveau.

D'ici, on a une belle vue sur la tour Eiffel et le dôme des Invalides (ce sont les deux bâtiments les plus éclairés). Vous arriverez peut-être à distinguer également l'Arc de Triomphe...

Là, on peut voir le Louvre (au centre), l'église Saint-Sulpice (à droite) et la grande roue du jardin des Tuileries (à gauche).

Sur cette photo on repère difficilement le Panthéon qui est peu éclairé (a gauche). En revanche, la grosse tache noire, juste en dessous, c'est le jardin du Luxembourg.

D'ici, on ne voit pas grand chose non plus, si ce n'est le cimetière du Montparnasse (la grosse tache noire du premier plan à gauche) et l'avenue du Maine (la voie bien éclairée en bas à droite).

On termine la visite avec cette vue sur le Parc des Princes (au fond à gauche) illuminé pour la rencontre PSG-Caen.

Si vous désirez avoir une belle vue sur Paris, Dr.jéjé vous recommande plutôt de monter sur la tour Eiffel (c'est plus sympa), et de préférer une visite diurne (on voit mieux les monuments).

dimanche 14 novembre 2010

La maison de Victor Hugo

La maison de Victor Hugo est située 6 place des Vosges, dans le 4ème arrondissement (lignes 1, 5 et 8 du métro, station Bastille). L'écrivain s'installa avec sa femme et ses quatre enfants au deuxième étage de cet hôtel de Rohan-Guémené, de 1832 à 1848. Sachez que les multiples transformations des lieux après le départ de la famille ont empêché une reconstitution fidèle de l'appartement. Cependant, grâce au don et à l'initiative de Paul Meurice, ce musée dédié à Victor Hugo a pu être inauguré en 1903.

Cette première salle était l'antichambre de l'appartement de Victor Hugo. Elle réunit aujourd'hui des œuvres rappelant certains épisodes de son enfance comme le portrait de ses grands-parents, ou celui de son père, le général Joseph-Léopold Sigisbert Hugo.

On accède ensuite au salon rouge. Il y avait alors ici deux pièces, un salon de réception et une salle à manger. Certaines œuvres se trouvaient déjà dans le salon tel le portrait de son épouse, Adèle Foucher, ou celui de Victor Hugo et de son fils Victor. Le souvenir de sa fille Léopoldine, décédée en 1843, est également évoqué.

Dans les vitrines, on peut notamment voir l'écharpe de représentant du peuple de Victor Hugo. Rappelons que suite à la fuite de Louis-Philippe, ce dernier fut élu député de Paris à l'Assemblée Constituante aux élections complémentaires de juin 1848.

Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, Hugo appelle les Parisiens à se soulever contre Louis-Napoléon Bonaparte. Ce passeport au nom de Jacques Firmin Lanvin, procuré par Juliette Drouet (sa maîtresse), lui permet de quitter clandestinement Paris pour Bruxelles. A côté, la casquette de « Lanvin » portée par l'écrivain lors de son départ en Belgique.

Et ici, l'épée d'académicien de Victor Hugo (il fut « immortalisé » en 1841) ainsi que l'encrier en grès verni dont il se servit pour écrire La Légende des siècles.

Au passage, notez que l'appartement offre une superbe vue sur la place des Vosges.

Dans le salon chinois, vous pouvez assister à de dynamiques lectures... Ce salon d'imagination hugolienne est une reconstitution de celui de la maison guernesiaise, baptisée Hauteville Fairy, où Victor Hugo s'est exilé. La maison avait été achetée pour moitié par Hugo et Juliette Drouet. Elle fut sa maîtresse pendant près de 50 ans, alors vous comprenez...

La reconstitution de la salle à manger de Guernesey occupe une partie de l'ancien corridor et des chambres de Mme Hugo et de ses quatre enfants. Le mobilier qui la garnit a entièrement été conçu par Victor Hugo.

Dans son cabinet de travail sont présentés ses dessins réalisés lors de la période de l'exil (1851-1870). Hugo se plaisait à offrir ses dessins en étrennes pour le nouvel an. Certainement pour faire des économies... Dr.jéjé employait également cette méthode autrefois, mais avec Latourbe, ça ne passe plus !

Par exemple, Vianden. La maison que j'habite au coin du pont. Décidément, c'était un touche-à-tout...

Grâce à une partie de son mobilier, cette salle restitue l'atmosphère du salon de l'appartement de la rue de Clichy où Victor Hugo habita de 1874 à 1878. De gauche à droite, on peut voir une huile sur toile de Léon Bonnat représentant Hugo, son buste en bronze sculpté par Auguste Rodin, et les enfants de Charles Hugo et Alice Lahaëne, Georges et Jeanne Hugo de Charles Voillemot. Ce sont les seuls petits-enfants de Victor Hugo.

Et enfin, la reproduction de la chambre de l'hôtel de l'avenue d'Eylau, où Victor Hugo a demeuré de 1878 à sa mort en 1885. Il a l'air douillet le lit...

lundi 8 novembre 2010

La basilique Saint-Denis

Rien n'arrête l'intrépide Dr.jéjé et la fidèle Latourbe dans leur aventure. Ils se sont même rendus en Seine-Saint-Denis, dans le dangereux « 9-3 », afin de visiter la basilique Saint-Denis (ligne 13 du métro, station Basilique de Saint-Denis). Elle s'élève sur l'emplacement d'un cimetière gallo-romain qui abrite la sépulture de saint Denis. Lieu de pèlerinage, elle est construite au Ve siècle. La plupart des rois et reines de France y sont enterrés dès le VIIe siècle. Dagobert est le premier roi à y avoir été enterré, mais c'est à partir d'Hugues Capet que les souverains y furent systématiquement inhumés, à quelques exceptions près.

Au XIIe siècle, l'abbé de Saint-Denis, Suger, fait de l'abbaye un chef-d'œuvre de ce que l'on nommera le premier art gothique (dont certains éléments subsistent aujourd'hui). Au XIIIe siècle, sous le règne de Saint Louis, de nouveaux travaux donnent à la basilique son aspect actuel.

La crypte archéologique abrite les vestiges des basiliques primitives et les premières tombes de la nécropole. La fosse évoque l'emplacement de la tombe du martyr Denis. A l'époque mérovingienne, au Ve siècle, l'église primitive aurait été agrandie par sainte Geneviève, patronne de Paris. De la construction au IVe siècle, vous pouvez encore voir quelques fondations constituées de gros blocs gallo-romains. A l'époque carolingienne, l'abbé Fulrad fait édifier une nouvelle basilique, consacrée le 24 février 775 en présence de Charlemagne (inhumé à Aix-la-Chapelle).

Le sarcophage d'Arégonde, épouse du roi Clotaire Ier au VIe siècle, a été découverte dans la basilique en 1959. Il y en a sûrement encore à découvrir...

C'est Saint Louis qui décide, au XIIIe siècle de faire installer la nécropole des rois de France à Saint-Denis. Auparavant, les rois y étaient enterrés derrière une simple dalle portant une épitaphe. Saint-Louis fait donc réaliser des tombeaux pour ces rois. Ici, il y a des Carolingiens : Louis III, Carloman, Pépin le Bref et Berthe dite au Grand Pied. Notez que parfois les différentes parties du corps des morts étaient conservées dans des lieux distincts. Dès lors, le gisant peut par exemple tenir un sac, cela indique qu'il s'agit d'un gisant d'entrailles, ou un flacon pour un gisant de cœur.

Et là, des Capétiens : Louis VI le Gros, Henri 1er, Robert II le Pieux et Constance d'Arles. Notez que jusqu'ici, les différents gisants sont représentés avec une couronne et un sceptre, ont des visages très semblables sans traits distinctifs, et sont de la même taille. Il s'agissait pour Saint Louis de légitimer la prise du pouvoir par les Capétiens, en cherchant à montrer l'appartenance de tous ces rois à une même famille, placés dans une même continuité. Hé oui, c'est politique tout ça !

Certains souverains ont leur tombeau à Saint-Denis alors qu'ils n'y ont pas été enterrés, tels Clovis Ier, Childebert Ier ou Frédégonde.

A partir du XIIIe siècle, les gisants deviennent des portraits fidèles et représentent les personnages à leur taille réelle, comme Charles V et Jeanne de Bourbon. Elle tient un petit sac...

Les tombeaux de la Renaissance prennent une ampleur monumentale. Ces mausolées se composent de deux étages : en bas, l'empire de la mort, avec les transis nus figurant les cadavres ; au-dessus, la vie éternelle avec les statues des souverains en prière. Ici, c'est Louis XII et Anne de Bretagne... et le bout d'un vieux qui me gâche la photo !

Le tombeau de François Ier et Claude de France est lui aussi remarquable.

Celui d'Henri II et Catherine de Médicis est également inspiré de l'Antiquité. Cette dernière avait fait construire, à l'extérieur de la basilique, une chapelle circulaire de 30 mètres de diamètre, pour héberger les tombeaux. Elle fut démontée au XVIIe siècle.

Le XVIIe siècle signe l'abandon de la statuaire funéraire monumentale. Les Bourbons se font inhumer dans des cercueils en bois enveloppés de plomb, placés dans la crypte, alignés sur des tréteaux. Et ce, principalement parce que le roi, qui devient peu à peu absolu, ne veut plus être représenté mort. Sa représentation glorieuse au milieu des villes assure sa pérennité. A la Révolution, la Convention dans une volonté d'effacer les rois des mémoires, décide de se débarrasser de leurs corps. Seuls ceux de Louise de Lorraine, Louis VII, Louis XVI, et Marie-Antoinette ont échappé à cette destruction. Six tombes sont réalisées pour leurs dépouilles, celle de Louis XVIII (dernier roi inhumé à Saint-Denis) et Charles X, alors que son corps repose toujours en Slovénie.

Après la Révolution, Louis XVIII fait aménager un ossuaire qui renferme une partie des ossements royaux exhumés en 1793 et jetés dans une fosse commune au nord de la basilique, avec de la chaux. Triste période... Cette petite pièce était l'ancien tombeau du vicomte de Turenne.

Si vous allez à Paris, la visite de la basilique Saint-Denis est incontournable. Latourbe a adoré ! Pour en profiter pleinement il vaut mieux être accompagné d'un guide qui vous apprendra plein de petites anecdotes, que contrairement à Dr.jéjé, vous ne connaissez certainement pas.