samedi 30 avril 2011

Le Mémorial Leclerc et de la Libération de Paris - Le Musée Jean Moulin

Dr.jéjé signe son retour en vous proposant la visite du Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris et le Musée Jean Moulin. Cet ensemble est installé au dessus de la gare Montparnasse, sur le Jardin Atlantique, au 23 allée de la 2e DB, dans le 15ème arrondissement (station Montparnasse - Bienvenüe, lignes 4, 6, 12 et 13 du métro). Regardez, il y a la tour Montparnasse qui dépasse. Inauguré en 1994 à l'occasion du 50e anniversaire de la Libération de Paris, le Mémorial-Musée retrace l'histoire de 3 compagnons de la Libération : le général Leclerc, Jean Moulin et la Ville de Paris.

Dans la partie dédiée à Jean Moulin vous pourrez voir des objets évoquant le célèbre préfet-résistant, tel cet uniforme de sergent mitrailleur (Armée de l'air) qu'il a revêtu lorsqu'il fut mobilisé, du 13 au 22 décembre 1939.

Ci-dessous, la reproduction de la dernière lettre de Rex (pseudonyme de Jean Moulin) au général de Gaulle, du 15 juin 1943. Il lui annonce l'arrestation par la Gestapo de « notre cher Vidal »...

Et ici, le premier numéro de la revue « Cahiers Politiques », publié clandestinement par le Comité général d'Etudes, mis sur pied par Jean Moulin.

Ceci est l'ordre de mission de Rex, signé par le Général de Gaulle le 4 novembre 1941. A cette époque, il valait mieux donner les ordres que les exécuter, on sait où ça l'a mené le Rex...

Cet émetteur-récepteur valise type 21 Mk II permet la réception des instructions et la transmission des informations collectées, en morse et en code complexe. Ces émissions étaient assurées par les « pianistes », fréquemment repérés par les voitures radiogoniométriques allemandes. Daniel Cordier, dit Alain, secrétaire de Jean Moulin transmettait ses messages au Bureau Central de Renseignement et d'action de la France libre à Londres.

Cette édition originale du journal de Jean Moulin, écrit fin 1940, Premier Combat, fut publiée par sa sœur Laure Moulin en 1947.

Il y a également une reproduction de l'un des premiers dessins humoristiques de Jean Moulin publié dans le journal La Baïonnette, le 3 juin 1915. Pour ceux qui ne la voie pas, la légende raconte ça :
- Dis donc, pourquoi qu't'y parles pus, à Totor ?
- Penses-tu, parait qu'il a un cousin « germain ! »
Vous avez compris ?

Pour mettre en valeur l'épopée de Jean Moulin (et du Maréchal Leclerc) la muséographie présente une large variété de collections en tout genre, comme ces 2 unes de Paris-Soir : celle du 2 septembre 1939 titre que « Ce matin le Reich a attaqué la Pologne » et celle du 4 septembre que « La France sera en guerre à 17 heures ». Quelle actualité ! Ça c'est sûr, ce n'est pas le mariage de Kate et William...

Cette affiche nazie prévient que « toute personne qui se livre à une activité communiste... devra s'attendre à être condamné à mort ». Finalement, la menace a bien fonctionné puisqu'il n'y en a plus beaucoup de communistes...

Le Petit Parisien, quotidien créé en 1876, favorable au régime de Vichy à partir de 1940, titre le 27 avril 1944 : « Le Maréchal acclamé par le peuple de Paris ». Pourtant, c'était le moment de changer de camp...

À l'étage, la salle consacrée à la Libération de Paris fait la liaison entre les salles dédiées à Jean Moulin et le Maréchal Leclerc. C'est une vaste pièce semi-circulaire où un film - montage d'archives audiovisuelles et de photographies, enrichi d'enregistrements sonores d'époques - est projeté pour réaliser un mur d'images, faisant plonger tour à tour le spectateur dans le Paris occupé, insurgé puis libéré. Pas mal du tout...

Après avoir visionné le film, on descend dans la salle évoquant le Maréchal Leclerc. On passe rapidement sur ses effets personnels pour trainer vers cette vitrine où sont présentées des prises de guerres : un aigle d'un wagon de la Reichsbahn, récupéré en gare de Berchtesgaden, une plaque de rue, un papier à entête et une fourchette aux initiales d'Hitler. Ces dernières prises proviennent du Berghof (la villa d'Hitler dans l'Obersalzberg) et du Kehlsteinhaus (le célèbre « Nid d'aigle » du Führer).

Ce poste de radio est celui du Maréchal Göring, récupéré à Berchtesgaden par des éléments de la 2e division blindée créée par... le général Philippe Leclerc (si vous aimez ce genre de reliques, il faut absolument que vous passiez par le musée de l'Armée, il y en a plein).

La guerre c'est dangereux : ce casque troué a appartenu au brigadier Raymond Bergère (photo). Engagé dans les FFL (Forces françaises libres) en 1940, il est tué en 1942 à Oum el-Araneb au Fezzan (Libye) : une balle a perforé l'avant de son casque, puis a rebondi sur la face intérieure arrière avant de l'atteindre à la nuque... L'autre, est un casque de char de 1940 utilisé par un Français libre comme l'indique la Croix de Lorraine.

Si un jour vous devez attendre un train, profitez-en pour visiter le Mémorial-Musée et voir son film. Vous y avez notamment un accès direct depuis la gare, à proximité des quais n°1/2.

mercredi 13 avril 2011

Le Musée des arts et métiers

Le Musée des arts et métiers est un musée national, situé 60 rue Réaumur, dans le 3ème arrondissement (station Arts et Métiers, lignes 3 et 11 du métro). Créé en 1794 par l'abbé Grégoire, le Conservatoire national des arts et métiers est le musée de l'innovation technologique. Installé dans l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, le musée présente plus de 3000 inventions réparties en 7 collections et organisées en 4 périodes chronologiques.

On débute la visite dans l'église de Saint-Martin-des-Champs. On peut notamment y voir le pendule de Foucault, qui a permis à ce dernier de mettre en évidence la rotation de la Terre en 1851. Mais aussi d'anciens avions dont celui de Blériot avec lequel il a effectué, en 1909, la première traversée de la Manche. Au fond de l'église se trouve un modèle réduit de la statue de la Liberté de Bartholdi.

On peut également y voir une machine à vapeur à balancier de Scott (vers 1860), un moteur à gaz Hugon (1855) ou ce moteur Diesel, mis au point par Rudolf Diesel en 1892.

Pesant près de 1700 kg, haut de 3 mètres, le moteur-fusée Vulcain a été fabriqué pour propulser l'étage central d'Ariane V. Ce propulseur cryotechnique (technique utilisant de très basses températures) permet d'effectuer une poussée de 120 tonnes durant 500 secondes en produisant... de l'eau.

La coupe en longueur de cette Citroën type C6G de 1931 permet de voir la structure de la caisse tout acier, la disposition du moteur très basse, ainsi que la présence de la transmission qui rehausse le plancher et la caisse.

En 1887, Félix Millet cherche à créer le véhicule de l'avenir, propulsé par un moteur à combustion interne. Ce tricycle possède un moteur de 13 kg mais, placé dans la roue, il n'occupe qu'une place limitée.

Mais oui ! C'est la Renault Formule 1 pilotée par Alain Prost dans les années 1980.

Non, ce n'est pas la Dr.jéjémobile... mais l'« Hélica », la voiture à hélice de l'ingénieur Leyat (1921). Malgré des performances intéressantes - un bon 70 km/h rapidement atteint -, elle n'aura pas de descendance, notamment à cause de la gêne provoquée par le vent sur les passagers.

On a une belle vue d'ici, non ? Mais franchement, ça fout le vertige...

On termine la visite de l'église avec le versoir de Jefferson. L'oreille ou versoir est la pièce de la charrue qui prolonge le soc, dont elle reçoit la terre. En 1796, le futur président des États-Unis élabore ce versoir universel, basé sur le paraboloïde hyperbolique. En effet, jusque là, les artisans taillaient les versoirs sans savoir définir mathématiquement la réduction optimale de l'effort de traction.

Allez, on passe au département consacré aux transports. On apprend ici que les véhicules individuels à deux roues ou « vélocipèdes » existent dès 1818, mais c'est l'invention du pédalier par Pierre et Ernest Michaux qui amorce leur diffusion (un modèle de 1865 est présenté tout à droite). Sur la photo vous pouvez voir le Vélo Corima (1995) qui permit à Catherine Marsal de battre le record du monde de l'heure, ou le VTT Peugeot modèle Dual Impact de 1999. Ça fait longtemps que Dr.jéjé n'est pas monté sur un vélo... Je me rappelle qu'il y avait des petites roues à l'arrière.

L'automobile reste un véhicule artisanal de luxe jusqu'à ce que le constructeur américain Henry Ford produise à partir de 1908, grâce à l'adoption du travail à la chaîne, la première voiture de grande série, le modèle « T ». L'énorme succès commercial de « Lizzie » transforme la vie quotidienne des Américains dont une voiture neuve sur deux est une Ford T en 1920.

L'ingénieur militaire français Nicolas Joseph Cugnot applique pour la première fois, en 1770, la machine à vapeur au déplacement d'un véhicule. Un fardier est un chariot pour lourdes charges, telles les pièces d'artillerie. Celui-ci dispose de trois roues et d'une chaudière qui lui permet de transporter une charge de 5 tonnes à 4 km/h. Sans véritable frein et avec une chaudière qui devait s'épuiser rapidement, cette première automobile est abandonnée sans avoir jamais fonctionné.

En nous rendant aux départements dédiés à la mécanique, l'énergie, la communication et la construction, situés au 1er étage, on ne peut pas rater la création de l'ingénieur Clément Ader, l'« avion », néologisme dont il est l'auteur. En 1897, après un essai peu fructueux, l'État décide d'abandonner le financement des recherches d'avionneur d'Ader.

Ici, on peut admirer une machine à coudre sur pied Peugeot de 1877 (à droite), et une Singer, type 66k, de 1930 (à gauche donc). Sachez que née en France, la machine à coudre se développe d'abord aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Autonome et transportable, elle est l'une des premières machines à entrer au foyer.

En 1860, la presse salue avec enthousiasme l'avènement du moteur d'Étienne Lenoir. De faible encombrement, facile à installer dans les immeubles où le gaz est distribué à tous les étages, offrant plus de sécurité que la machine à vapeur, il sera rapidement adopté par des petites industries et favorisera le développement de l'artisanat à domicile.

Cette vitrine évoque l'apparition du micro-ordinateur, un peu avant les années 1980. Les connaisseurs reconnaîtront l'IBM « PC » (1981), le Commodore « C64 » (1981), le Thomson « TO7/70 » (1984), le Texas Instruments « TI-99 » (1981), l'Apple « Lisa II » (1984), le Sinclair « ZX Spectrum » (1982), le Thomson « MO5 » (1984), le Sinclair « ZX81 » (1981), l'« Oric I » (1983), l'« Oric Atmos » (1984)... Ça rappelle à Dr.jéjé son enfance, lorsqu'il jouait encore aux jeux vidéo.

Savez-vous que Latourbe est originaire du Pays Basque ? Eh bien là-bas, il paraît qu'il y a encore beaucoup de gens qui regardent la télévision sur un récepteur Schneider à écran orientable de 1960...

Et voici une machine à écrire Remington n°1 de 1878. La machine à écrire modifie profondément le travail, la vie du bureau et amène l'apparition d'un nouveau métier : la dactylographie.

Cette chambre-laboratoire de 1868 côtoie de nombreux appareils cinématographiques que l'on avait déjà eu l'occasion d'admirer lors la visite du Musée de la Cinémathèque française.

On adore cet appareil photographique dit « Chapeau photographique » (vers 1895)...

... ainsi que cette superbe montre photographique. C'est pour les espions ? En tout cas, ça fait rêver Latourbe...

Un jour, en revenant de Royan, Latourbe m'a montré un cliché de l'église Notre-Dame de Royan. Depuis, Dr.jéjé est fasciné par ce chef-d'œuvre de l'architecture contemporaine réalisé par l'architecte Guillaume Gillet en 1958. D'autres maquettes reproduisent, entre autres, la charpente du dôme de l'église des Invalides ou une arche du pont de pierre de Bordeaux. Ça me fait penser que Dr.jéjé va passer le week-end prochain dans sa ville natale...

On se dirige maintenant vers le 2ème et dernier étage du Musée, où se trouvent les départements consacrés à l'instrument scientifique et aux matériaux. Les objets dans la vitrine sont conçus pour interagir avec le corps humain et favoriser son « auto-réparation ». Il y a une prothèse vasculaire en tricot de polyester (1997), une valve mécanique en carbone pyrolithique, titane et polyester (1984), une prothèse totale de genoux (1999), des implants pour colonne vertébrale « Twinflex » en acier inoxydable (1998), des prothèses de hanche, etc.

LAMA (Lavochkin Alcatel Model Autonomous) est un robot russe qui fut développé au début des années 1990 pour explorer Mars.

Second d'une lignée mémorable de superordinateurs, le Cray-2 a été mis au point pour traiter d'énormes quantités de données, réclamant donc une puissance de calcul considérable. Sur la série de 30 Cray-2 livrés dans le monde à partir de 1985, 14 étaient encore en service 10 ans plus tard. On dirait le tableau de bord du vaisseau spatial dans Star Trek.

Blaise Pascal n'a que 19 ans, en 1642, lorsqu'il met au point cette première machine à calculer de l'histoire, dans le but de faciliter la tâche de son père, commissaire pour l'impôt en Haute-Normandie. L'innovation majeure est qu'elle additionne ou soustrait en effectuant automatiquement la retenue.

Deux siècles et demi après Blaise Pascal, Léon Bollée construit cette machine à calculer pour faciliter le travail de son père (encore une fois !). Elle obtient une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1889, grâce à des performances remarquables pour l'époque : 100 divisions, 120 racines carrées ou 250 multiplications effectuées en une heure.

Antoine-Laurent de Lavoisier est le fondateur de la chimie moderne. Il investit la majeure partie de sa fortune, accumulée grâce à sa charge de fermier général, pour faire réaliser ces instruments scientifiques qui firent la renommée de son laboratoire. Rien ne se perd...

Dr.jéjé et Latourbe vous recommandent la visite de ce Musée, où une multitude d'autres inventions sont à (re)découvrir.

samedi 9 avril 2011

18ème arrondissement

On profite d'une superbe journée pour visiter le 18ème arrondissement, avec pour commencer, l'église Saint-Denys de la Chapelle située place de Torcy, dans le quartier de la Chapelle. Elle aurait été édifiée à l'endroit où se trouvait le tombeau de saint Denis, auprès duquel sainte Geneviève venait prier. Ce n'est qu'au VIIe siècle que Dagobert fera transférer les reliques du saint vers la basilique Saint-Denis. La modeste chapelle est remplacée vers
1204, par une église dont il subsiste aujourd’hui encore quelques éléments. Sur la droite, vous pouvez voir la basilique dédiée à Jeanne d'Arc, en souvenir du passage de la sainte en cette localité. Bon, comme on est un vendredi et que c'est l'heure de la prière, on va prendre le métro afin d'éviter de passer par le quartier de la Goutte-d'Or pour se rendre à...

... Notre-Dame-de-Clignancourt - sinon quelques djihadistes risquent de vouloir enfiler une burqa sur Latourbe, ce qui pourrait nuire à la qualité des photos. Située place Jules Joffrin, face à la mairie du 18ème arrondissement, l'église fut construite au moment de l'élargissement de Paris en 1860. Et ce, en raison de l’industrialisation du nord de la ville, ayant entraînée une forte poussée démographique par l'arrivée en masse d'ouvriers, qui justifiait l'édification d'une nouvelle église. Là encore, on n'est pas loin de l'ambiance « village »...

... que l'on retrouve sur la butte Montmartre. Notamment ici, face au Lapin Agile (4 rue des Saules), un cabaret établi dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il paraît que les gérants se montraient généreux avec les rapins désargentés d'alors : Picasso, Modigliani, Utrillo... Le cabaret, encore aujourd'hui en activité, s'enorgueillit également d'avoir eu pour client Pierre Brasseur, Georges Simenon, Charlie Chaplin...

Pas loin de là, place Dalida, l'atmosphère fait penser à une petite ville de province du début du siècle dernier. On a plus vraiment l'impression d'être à Paris... Si vous continuez par cette rue, vous passerez devant le musée de Montmartre, puis vous atteindrez la basilique du Sacré-Cœur.

La place donne sur la rue Girardon qui permet d'accéder au square Suzanne-Buisson. Une fontaine rappelle que saint Denis, après avoir été décapité sur la butte au IIIe siècle, aurait ramassé puis lavé sa tête ici, avant de descendre vers la plaine... Malheureusement, la fontaine d'origine, donnée comme miraculeuse, a aujourd'hui disparu.

Au 22 rue Norvins, le jardin Frédéric Dard dit San-Antonio vous plonge dans la campagne profonde. Je me demande si ces maisons « rurales » n'appartenaient pas à l'origine à la Folie Sandrin située quelques mètres plus loin. Cette dernière, transformée en maison d'aliénés au début du XIXe siècle, expérimentait des traitements novateurs en rupture avec la tradition qui enchaînait les aliénés dans les asiles. Gérard de Nerval fut l'un des pensionnaires.

L’église Saint-Pierre de Montmartre, située 2 rue du Mont-Cenis, est l'une des plus vieilles églises de Paris (XIIe siècle). À la fin du XIXe siècle, menacée de démolition en raison de son piteux état, elle est finalement restaurée. Déjà au Ve siècle, s'élevait ici une première église mérovingienne à l'emplacement d’un temple de Mars. Puis on se retourne pour voir...

... ça ! La place du Tertre. Grâce à ses nombreux portraitistes et autres artistes sur fond de musette, elle accueille de nombreux - mais alors nombreux ! - touristes. Ils raffolent de cette ambiance parisienne à l'authenticité feinte.

Allez, on descend un peu... (Dr.jéjé ne préfère pas parler de la montée, vous comprendriez si vous aviez vu Latourbe en nage et toute essoufflée)

... pour se rendre au 11 rue Yvonne-le-Tac, où se trouve la crypte du Martyrium de Saint-Denis. Cette dernière a été édifiée à l'emplacement supposé du martyre de saint Denis. C'est également ici qu'Ignace de Loyola prononça en 1534 le vœu de fondation de la Compagnie de Jésus (les Jésuites).

Allez, on va à l'intérieur : pour certains c'est ici qu'aurait été déposé le corps de saint Denis. Attention, si vous voulez venir vous recueillir, sachez que la crypte est ouverte seulement le vendredi après-midi.

L'oratoire date seulement de 1870 puisque sous la terreur on perdit l'emplacement de la crypte. Cependant, il reste ce bas-relief de 1253 qui évoque la décollation du saint.

Place des Abbesses, il y a l'entrée de la station de métro Abbesses. Remarquez que celle-ci permet d'admirer pleinement l'édicule Art nouveau d'Hector Guimard. En effet, il est constitué d'un toit vitré, parfois appelé « libellule ».

En face, au 19 rue des Abbesses, siège l’église Saint-Jean de Montmartre. Construite entre 1894 et 1904, c'est la première église construite en béton armé. Revêtue de briques et de céramiques, elle est somptueuse.

Le style Art nouveau est également bien présent à l'intérieur : le décor orientaliste, traité en Modern Style, est grandement valorisé grâce à ses superbes verrières.

Dr.jéjé ne néglige aucun élément de son public. Et ce, quel qu'il soit, même le plus mièvre. Pour preuve, voici l’épicerie de monsieur Collignon, située 56 rue des Trois Frères, que l'on peut voir dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain.

Au fond de l'impasse Marie-Blanche, ne ratez pas la maison Eymonaud (c'était un antiquaire). Cette maison pittoresque néogothique d'allure médiévale fut construite entre 1892 et 1897. Sur l'une des fenêtres, il y avait un panneau qui indiquait qu'un appartement 3 pièces de 127 m² était à vendre. Je n'ose pas imaginer le prix...

À côté du Moulin Rouge, au 94 boulevard de Clichy, se trouve l'entrée de la cité Véron, où Jacques Prévert et Boris Vian vécurent. D'ailleurs, ce dernier écrivit ici L'Arrache-cœur. A l'intérieur, on ne voit pas grand chose : c'est barricadé ! Vous comprenez, Pigalle la nuit...

On termine la visite à la villa des Arts, située 15, rue Hegesippe Moreau. De nombreuses célébrités ont, depuis la fin du XIXe siècle, fréquenté cette soixantaine de locaux pour artistes. Citons Paul Cézanne qui habita l'endroit entre 1899 et 1901. Avec Latourbe on y est entré (par une belle grille en fer forgé), mais sachez que normalement, seuls les artistes qui y résident officiellement peuvent pénétrer dans les lieux. Ils ont peut-être peur qu'on leur vole une croûte...