samedi 26 mars 2011

17ème arrondissement

Allez, on va faire un petit tour dans le 17ème !
On commence par se rendre à l'angle de l'avenue des Ternes et de l'avenue Niel où se situe le bâtiment des « Magasins réunis », l'un des anciens grands magasins de Paris. Le bâtiment, construit en 1912, permet d'admirer cette décoration Art nouveau, emblématique de cette époque. Depuis le début des années 1990, il est occupé par la Fnac. Il parait que le propriétaire de l'immeuble est un Libyen qui se nomme Kadhafi...

Un peu plus loin, 20 Rue d'Armaille, il y a l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes qui date du milieu du XIXe siècle. Au XVIIe siècle, cette parcelle de terrain appartenait au domaine du château des Ternes. Devenu jardin public sous la Restauration, plusieurs attractions s'y installèrent, dont les fameuses « Montagnes russes ». En 1822, cet enclos de verdure fut transformé en cité résidentielle, et une chapelle fut bâtie jusqu'à la construction de cette église.

La petite chapelle Notre-Dame-de-la-Compassion, située place du Général Koenig, a été construite en 1843 sur l'emplacement de la maison où mourut le prince Ferdinand-Philippe d'Orléans, fils de Louis-Philippe. Suite un accident impliquant sa calèche, le duc fut transporté dans la maison de l'épicier Cordier, où il perdit la vie le 13 juillet 1842.

À l'intérieur, on peut voir le cénotaphe du prince (qui est enterré à Dreux) sculpté dans le marbre, qui le représente expirant. Notez que les visages des saints sur les vitraux prennent les traits des membres de la famille royale. Vers 1970, lors de la construction du souterrain et du palais des congrès de la porte Maillot, la chapelle fut déplacée d'une centaine de mètres.

Au croisement des rues Pierre Demours et Bayen, se trouve les restes du château des Ternes susnommé. Du moins, ce qu'il en reste... principalement cette façade du XVIIIe siècle. Suite à la croissance démographique du XIXe siècle, le domaine laissera sa place au hameau des Ternes, qui compta 8 000 habitants en 1840, et 16 000 en 1860 lorsque l’agglomération fut rattachée à Paris.

Et maintenant, le coup de cœur de Dr.jéjé : l'église Sainte-Odile (située près de la Porte de Champerret) ! Construite de 1935 à 1946, elle s'inspire des édifices byzantins, et possède un magnifique clocher de 72 mètres, le plus haut de Paris.

Trois superbes verrières monumentales, représentant sainte Odile et les saints de France, ornent l'intérieur de l'église. Mais ce qui étonne le plus, c'est l'étonnante sobriété des lieux... Allez-y, on ne peut qu'adorer !

Avec ses deux rangées d'hôtels particuliers, la rue Fortuny est l'archétype de la rue de la plaine Monceau, quartier créé au milieu des champs de navets à la fin du XIXe siècle. Edmond Rostand résidait au n°2, et Marcel Pagnol au n°13. Le n°35 (photo) fut édifié pour Sarah Bernhardt en 1876. Regardez bien, deux rats ont été sculptés sur le mur (au milieu, dans l'ombre).

Juste à côté, place du Général Catroux, ne ratez pas l'hôtel Gaillard. Emile Gaillard, régent de la Banque de France, décide de faire construire ce superbe hôtel particulier (de 1879 à 1884) dans le goût Renaissance, qui s'inspire des châteaux de Blois et de Gien. En 1919, la Banque de France achête l'hôtel pour y installer une succursale.

Dans les années 1820, une petite église est construite pour le village des Batignolles, qui compte environ 5 000 âmes. En 1839, la population augmentant, il est décidé d'agrandir l’église Sainte-Marie des Batignolles. Dans le style des basiliques romaines, c'est l'une des rares églises qui ne possède pas de clocher... Dr.jéjé et Latourbe ont particulièrement apprécié l'ambiance « village » du quartier.

Au 47 avenue de Clichy, s'ouvre une charmante impasse : la cour Saint-Pierre. Ça fait du bien un petit peu de calme...

L’église Saint-Michel des Batignolles, située 12 rue Saint-Jean, n'a rien de particulier. C'est juste que l'église, construite au cours de la première moitié du XXe siècle, a un joli clocher en brique.

On termine la visite à la Cité des Fleurs (154 avenue de Clichy). C'est une voie privée créée au milieu du XIXe siècle, bordée de bâtiments pittoresques, à l'ambiance provinciale. Et en plus il fait beau...

mercredi 23 mars 2011

Le Salon du livre

Le week-end dernier, Dr.jéjé et Latourbe se sont rendus au 31e Salon du livre de Paris qui s'est tenu au parc des expositions de la porte de Versailles, dans le 15ème arrondissement (station Porte de Versailles, lignes 12 du métro, lignes T2 et T3 du tramway). C'est le plus grand parc des expositions français (220 000 m²) qui est également connu pour accueillir le Salon de l'agriculture ou de l'automobile.

Sur le stand Gallimard on a croisé Frédéric Mitterrand, le pittoresque ministre de la Culture et de la Communication. Derrière, il y a son copain Jean-Paul Huchon, le président du conseil régional d'Île-de-France.

Le Salon est l'occasion d'acheter et de se faire dédicacer ses livres préférés. Vous pouvez reconnaître Amélie Nothomb et l'un de ses collègues (Tom Verdier)... qui porte de drôles de lunettes sur la tête !?!

Et ici, Jean-Jacques Sempé, le célèbre Bordelais, illustrateur notamment de la série Le Petit Nicolas.

Mais oui ! Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel, pose pour Latourbe !

C'est la cohue autour de Charles Aznavour !

Il y a également plusieurs scènes où se tiennent des débats, des rencontres et des événements autour de la littérature. Ici, celle de France Télévisions.

A l'occasion du Salon, quelques radios y déplacent leur studio. Sur celui de France Inter, Allain Bougrain-Dubourg défend encore avec passion la cause des animaux. En tant qu'ami des bêtes, Dr.jéjé apprécie beaucoup son action... Même si lesdites bêtes finissent souvent dans l'assiette de Dr.jéjé...

Nous avons beaucoup aimé nous promener dans les allées du Salon, au milieu des nombreuses maisons d'éditions en tout genre et des écrivains. Latourbe s'est même fait dédicacer un de ses bouquins.

vendredi 18 mars 2011

Le musée Cognacq-Jay

Le musée Cognacq-Jay est un musée de la Ville de Paris situé 8 rue Elzévir, dans le 3eme arrondissement (lignes 1 - Saint-Paul -, 8 - Chemin Vert - et 11 - Rambuteau). Le musée porte le nom d'Ernest Cognacq et celui de sa femme, Marie-Louise Jay. Ils avaient ouvert, peu avant 1870, une petite boutique sur les quais, à Paris, qui allait devenir en quelques années l'un des grands magasins de la capitale : la Samaritaine. A la mort de sa femme, en 1925, Ernest lègue sa collection consacrée au XVIIIe siècle à la Ville de Paris.

Le premier musée Cognacq-Jay s'est ouvert en 1929, dans une annexe de la Samaritaine, située boulevard des Capucines. En 1981, lorsqu'elle cessa son activité, le musée déménagea dans l'hôtel Donon, et ouvrit ses portes en 1990. Construit dans le dernier quart du XVIe siècle, cet hôtel particulier est typique de la Renaissance classique française.

On est ici dans la salle I du musée, qui propose une évocation de la peinture française du début du XVIIIe siècle.

Dans le cabinet attenant, ne ratez pas L'Ânesse du prophète Balaam, signé et daté de 1626 par Rembrandt. OK, Dr.jéjé vous explique cet épisode tiré de l'Ancien Testament : le magicien Balaam s'était vu ordonner d'aller maudire les Hébreux à leur retour d'Egypte. Sur le chemin, un ange apparaît à son ânesse, et donc s'arrête. Balaam la roue de coups pour la faire avancer. Dieu s'adresse alors à Balaam par la bouche de l'ânesse, lui intimant de cesser ses coups, et lui apporte la révélation.

Le grand salon présente le seul décor conservé de l'hôtel, daté de la fin du XVIIe siècle. On y admire notamment une jolie sculpture en marbre (à gauche), Bacchante portant un petit faune, de Jean-Joseph Foucou, ou Portrait de Charles Colmore, Esquire (à droite) de Francis Cotes (vers 1763-1764).

La salle IV s'organise autour d'un exceptionnel bureau en marqueterie Boulle (vers 1725).

Au deuxième étage, la galerie sud est dédiée à ces petits meubles volants dont l'invention a révolutionné l'idée de confort : tables de chevet, à écrire ou de toilette... Les tableaux (notamment de Louis Léopold Boilly) en illustrent l'usage domestique.

la salle VI est également très jolie. La monture de la pendule en forme de lyre en porcelaine bleu-de-roi (à gauche) est attribuée à Pierre Gouthière.

Le cabinet des porcelaines présente un ensemble unique de figurines en porcelaine de Meissen (Saxe). Aux murs, des portraits d'enfants par Jean-Baptiste Greuze.

Le troisième étage était sans doute celui des appartements privés de l'hôtel Donon. Un somptueux lit à la polonaise attribué à Georges Jacob nous accueille en salle X.

Le salon abrite un mobilier estampillé de très grande qualité : une paire de commodes de Martin Carlin, une table à écrire ovale de RVLC (Roger Van der Cruse dit Lacroix), deux tables mécaniques attribuées à Jean-François Oëben...

Dr.jéjé apprécie tout particulièrement ces Deux enfants du cortège de Bacchus de Joannes-Claudius de Cock.

Dr.jéjé et Latourbe ont trouvé très agréable la visite et l'atmosphère de ce petit musée. Au fait, en 1920 le couple Cognacq-Jay crée le Prix Cognacq, géré par l'Institut de France, pour récompenser les familles nombreuses. Eux, qui n'ont jamais eu d'enfant...

samedi 12 mars 2011

8ème arrondissement

Ne vous inquiétez pas fidèles lecteurs, Dr.jéjé reprend les rennes de votre blog préféré ! Ce n'est pas que Latourbe ait rédigé un billet inintéressant - il est même plutôt de bonne facture -, mais bon, en toute modestie il faut bien avouer qu'il est impossible de rivaliser avec l'unique et incroyable Dr.jéjé...
Ce billet, consacré à la découverte du 8ème arrondissement, débute place de l’Alma, devant la Flamme de la Liberté, reproduction en vraie grandeur de la torche que tient la statue de la Liberté à New York. Elle a été offerte à la France par les États-Unis en 1989, et symbolise l'amitié unissant les deux pays. La Flamme est installée au-dessus du tunnel où la princesse Diana a trouvé la mort en 1997. C'est pourquoi elle fait désormais également office de monument au souvenir pour les admirateurs de la princesse...

À proximité, au 15 avenue Montaigne, se trouve le théâtre des Champs-Élysées. On reconnaît immédiatement le style d'Auguste Perret, mais contrairement à ses habitudes, l'inconditionnel du béton a intégré du marbre blanc dans sa construction. Il a bien fait, parce que le résultat est remarquable !

De là on rejoint la rue Jean-Goujon, qui au numéro 23 abrite la chapelle Notre-Dame-de-la-Consolation. En 1897, se tenait ici le Bazar de la Charité, une organisation caritative destinée à aider les plus démunis. Un jour où une foule immense se pressait dans la baraque, un cinématographe pris feu et détruisit le Bazar...

... Plus de 120 victimes furent retirées des décombres. Peu après, des dons permirent aux familles d'acheter le terrain où se tenait le Bazar, et d'y faire édifier cette somptueuse chapelle à la mémoire des victimes.

On est ici au 55 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, devant le palais de l’Élysée. C'est ici que le président de la République réside. Sachez qu'auparavant le palais a notamment appartenu à la Pompadour, Murat, Napoléon Ier... Louis-Napoléon Bonaparte est le premier président de la République à s'y installer en 1848. Mais ce n'est qu'en 1879 que l'Élysée devient officiellement la résidence des présidents de la République. Le Ministère de l'Intérieur se situe juste au coin de la rue, place Beauvau.

Pas loin, il y a la place de la Concorde. Sur cette belle photo, on peut distinguer le dôme des Invalides, l'Assemblée nationale et l'obélisque de Louxor, vieux de 3 300 ans. Ce dernier fut transporté en France en 1836 et Louis-Philippe le fit placer au centre de la place. Sachez que c'est ici que furent guillotinés Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, Robespierre, etc.

Ces plaques témoignent de l'instabilité politique française. En effet, la place s'est appelée Louis XV, puis place de la Révolution en 1792, place de la Concorde sous le Directoire, à nouveau place Louis XV puis place Louis XVI (visible sur cette photo du mur de l'Hôtel de Crillon) sous la Restauration, et place de la Charte en 1830. Depuis la Monarchie de Juillet, elle reporte le nom de place de la Concorde.

La place s'ouvre sur la rue Royale, où l'on peut voir, à côté du célèbre restaurant Maxim's, une affiche de la mobilisation générale de 1914 protégée par un coffrage vitré. En fait, c'est un fac-similé. L'affiche - oubliée - originale avait été repérée par un passant observateur en 1919.

Au bout de la rue, trône la monumentale église de la Madeleine, sur la place homonyme. On dirait le Parthénon d'Athènes, mais pas cassé. Sa construction fut décidée par Napoléon Ier afin de glorifier sa Grande Armée...

... Le bâtiment faillit être transformé en monument expiatoire à la mémoire de Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette (finalement une chapelle expiatoire fut édifiée à proximité), puis en gare ferroviaire, avant de devenir une église en 1845.

Si vous avez emprunté le même chemin que Dr.jéjé, et que comme lui vous aimez bien égayer vos visites à l'aide de quelques litres de bière, il est temps d'aller faire pipi. Chouette ! Sur la place de la madeleine il y a des toilettes publiques...

... qui valent le coup d'œil ! Ces toilettes de style Art nouveau datent de 1905. Je ne vous raconte pas comment la dame pipi m'a engueulé pour avoir osé prendre ce cliché (je ne comprend toujours pas pourquoi Latourbe a refusé de photographier ces toilettes !?!).

On poursuit la visite en empruntant le boulevard Malesherbes, qui mène jusqu'à la place Saint-Augustin, où se trouve l’église Saint-Augustin. Elle a été conçue par Victor Baltard à la fin du 19e siècle dans le quartier de la Petite Pologne. Elle est le premier édifice d’une telle ampleur à ossature métallique (100 mètres de long pour une hauteur de 80 mètres).

De là, on prend la rue de la Boétie. Au 55, il a le siège de l'UMP. Heu... Populaire ? Dans le 8ème arrondissement ??? Remarquez, les socialistes c'est pas mieux !

On continue jusqu'au Faubourg-Saint-Honoré où se trouve, au 154, l’église Saint-Philippe-du-Roule. Ce superbe édifice inspiré de l'antiquité classique fut construit dans les années 1770 sur l'emplacement de la modeste chapelle du hameau du Roule. Évidemment, après son annexion à Paris il a fallu ériger une église digne de la nouvelle population du quartier...

Puis on rejoint la rue de Courcelles (tous ces noms de rues ont tendance à me rappeler le Monopoly) où est installé un étrange bâtiment (au n° 48) : c'est la maison qu'un jeune Chinois, M. Loo, étudiant en France, puis commerçant d'antiquités orientales, a fait construire dans les années 1920. Avec Latourbe nous sommes entrés dans la pagode qui abrite toujours une galerie. Ce fut l'occasion de croiser le descendant de M. Loo qui ne ressemble absolument pas à un Chinois...

N'oubliez pas de passer par la rue Daru où siège au n° 12, la magnifique cathédrale orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevsky. Consacrée en 1861, Pablo Picasso y a épousé en 1912 la danseuse russe Olga Khokhlova.

On termine la visite au parc Monceau. Une rotonde marque l'entrée qui donne sur le boulevard de Courcelles. En 1769, le duc de Chartres fit aménager ici une maison de campagne et ses jardins à proximité du hameau de Monceaux.

Le parc est diminué en 1787, à l'époque de la construction du mur des Fermiers généraux (la rotonde est l'un des vestiges) et devient bien national à la Révolution.

En 1773, le duc de Chartres récupère ces colonnes de la naumachie du parc. Il s'agit de fragments du monument funéraire que Catherine de Médicis avait ordonné pour elle et sa famille à la basilique de Saint-Denis.

Pas mal du tout le 8ème, hein ?