mercredi 26 mai 2010

Musée Carnavalet

Le musée Carnavalet - situé dans le quartier du Marais au 23 rue de Sévigné, dans le 3ème arrondissement (station Saint-Paul de la ligne 1 du métro) - conserve la mémoire de Paris et expose à ce titre de vastes collections (environ 600 000 œuvres) qui couvrent une chronologie allant de la Préhistoire à nos jours.

Le musée est constitué de deux bâtiments : l'ancien hôtel de Carnavalet et l'ancien hôtel Le Pelletier de Saint-Fargeau. Le premier a été construit à la renaissance entre 1548 et 1560 pour Jacques de Ligneris, président du Parlement de Paris. Peu après, il devient la propriété de Françoise de Kernevenoy, rapidement déformé en « Carnavalet ». Dès la fin du XIXe siècle, il est agrandi et rénové dans le but d'y loger les collections historiques de la Ville de Paris. Enfin, l'hôtel Le Pelletier de Saint-Fargeau fut rattaché au musée Carnavalet au cours des années 1960, mais ouvert seulement depuis 1989, une fois sa rénovation terminée.

Voici pêle-mêle, un échantillon de ce que Dr.jéjé a bien aimé :
Sainte Geneviève gardant ses moutons (école flamande, fin du XVIe siècle), où la sainte patronne de Paris est représentée dans un curieux enclos mégalithique au-delà duquel on aperçoit Paris vu de l'est. De gauche à droite, on reconnaît la Bastille, la tour du Temple, l'enceinte de Charles V, la butte et l'abbaye de Montmartre.

Une superbe maquette de l’île de la Cité à l’époque médiévale, sur laquelle quelques monuments bien connus sont visibles, mais dont la configuration urbaine diffère sensiblement de celle d'aujourd'hui. Regardez, il y a des maisons sur les ponts.

Et là, une fontaine de marchand de coco de l'époque Louis-Philippe. Sachez que le coco était une boisson à base de jus de réglisse vendue par des marchands ambulants tout au long du XIXe siècle.

Sainte Geneviève devant l'hôtel de ville (école française, début du XVIIe siècle), avec à droite, les Huns en fuite... léger anachronisme, non ?

La place Louis XV en construction (école française du XVIIIe siècle), que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de la place de la Concorde. Ca n'a plus rien à voir...

La démolition des maisons du pont Notre-Dame, en 1786 de Hubert Robert.

L'Hôtel-de-Ville et la place de Grève (1753) de Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet.

Vue de Paris depuis les Champs-Élysées (1740) de Charles-Léopold Grevenbroeck. Quel changement !

Vue de Paris depuis Belleville (1740) du même auteur. J'adore !

Le musée abrite également des pièces de style Louis XV et autres. Bizarre cet animal empaillé à côté de la niche pour chien !?! Et bien c'est le fruit de la photographe allemande Karen Knorr, qui mêle pour un temps ses créations avec celles de Carnavalet. Faut aimer...

Et ici, la chambre de Marcel Proust où il écrivit À la recherche du temps perdu.

La statue de la Liberté de Bartholdi dans les ateliers Gaget-Gauthier, rue de Chazelles de Victor Dargaud. Il faut savoir que la statue colossale fut montée provisoirement à Paris avant d'être expédiée en pièces détachées à New York, où elle fut inaugurée en 1886. Je peux vous dire que Dr.jéjé et Latourbe gardent un souvenir ému de leur visite à Liberty Island... mais c'est une autre histoire, poursuivons !

Hé oui ! On conserve n'importe quoi, comme du pain du siège de Paris.

D'ailleurs, il y en a qui n'ont pas hésité à s'enfuir lors de cet événement comme l'atteste ce tableau de Jules Didier et Jacques Guiaud, Départ de Gambetta sur le ballon de l'« Armand-Barbès », 7 octobre 1870. Bon d'accord, c'était pour que le ministre de l'intérieur puisse rejoindre Tours, afin d'organiser la résistance, et la reconquête de la capitale. On a quand même perdu, hein ?

Ensuite, on a Napoléon III qui remet au baron Haussmann le décret d'annexion des communes suburbaines, d'Adolphe Yvon. C'est la loi du 16 juin 1859 qui autorisa l'annexion des 11 communes comprises entre l'ancien mur des fermiers généraux et l'enceinte militaire de Paris. Cette entreprise permit de doubler la superficie de la ville qui fut alors découpée en 20 arrondissements.

Puis, le berceau du prince impérial, Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte, dont la conception est de l'architecte Victor Baltard.

Le serment du Jeu de Paume, le 20 juin 1789, attribué à Jacques-Louis David. Cette esquisse montre ce que la grande toile - commémorant les députés du Tiers état, qui jurèrent de ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution au royaume - aurait pu être.

Napoléon 1er (1809) de Robert Lefèvre. La ville de Paris commanda ce portrait où l'Empereur porte sa tenue favorite de colonel des chasseurs de la garde.

Sans oublier le masque mortuaire de Napoléon d'après François Antommarchi.

On termine la visite avec une maquette de Lutèce au Haut-Empire du Ier au IIIe siècle. On voit bien comment la ville s'étend au sud de l’île de la Cité, avec son forum et son amphithéâtre un peu à l'écart.

Dr.jéjé et Latourbe vous recommandent vivement ce musée, exceptionnel tant par l’atmosphère des lieux que la qualité de ses œuvres. Bien d'autres sont à découvrir, et ce sans modération, étant donné que l'accès à ses collections permanentes est gratuit toute l'année.

lundi 17 mai 2010

4ème arrondissement

On débute la visite du 4ème arrondissement de Paris place de l'Hôtel de Ville où il y a... l'Hôtel de Ville de Paris. Ce dernier fut reconstruit entre 1871 et 1882, après le terrible incendie qui le décima, lors de la Commune. C'est François Ier qui a décidé la construction du premier Hôtel de Ville, dont l'édification a débuté en 1533 pour ne s’achever qu’en 1628. Aujourd'hui, la façade de ce superbe bâtiment de style renaissance est ornementée de 136 illustres personnages tels Richelieu, Voltaire ou Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc.

Le 4ème arrondissement, c'est aussi le quartier du Marais très apprécié par un certain type d'homme. Le maire de Paris s'y est très bien intégré paraît-il.

Pas loin, au 39 rue de Rivoli, il y a la tour Saint-Jacques, autrefois point de repère pour les pèlerins de Saint-Jacques, qui prenaient la route de Compostelle. La tour est l'ancien clocher de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie, construite au début du XVIème siècle, qui malheureusement ne résista pas à la furie révolutionnaire.

Rendons-nous ensuite au 76 rue de la Verrerie, où se situe l’église Saint-Merri. Plusieurs fois reconstruit, l’édifice actuel a été édifié entre 1515 et 1612, dans un style entièrement flamboyant, en hommage à l’abbé saint Médéric.

N'hésitez pas à visiter l'intérieur de l'église qui possède notamment, une importante collection de peintures du XVIIe au XIXe siècles.

Jetez également un coup d'œil à l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux, rue des Blancs-Manteaux. Datant de la fin du XVIIe siècle, elle aussi remplace une église plus ancienne, celle du monastère des Blancs-Manteaux, fondée par un ordre mendiant dont les membres portaient sur leur habit un « manteau blanc ».

N'oublions pas l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, place Saint-Gervais, de style gothique mais dotée d'une magnifique façade inspirée par le classicisme français. Notez qu'au Moyen Age, on rendait justice devant l'orme planté sur le parvis de l'église. Bon d'accord, ce n'est pas l'arbre d'origine, mais quand même...

L'intérieur est également remarquable. Notez l'absence de sièges confortables au profit de petits tabourets. A mon avis, ça favorise la pénitence.

Aux 11 et 13 rue François-Miron, il y a deux maisons d'aspect médiéval, l'une à l'enseigne du Faucheur et l'autre à celle du Mouton. Elles sont attestées du début du XVIème siècle, et en 1607, un édit leur a ordonné de couvrir de plâtre les pans de bois constituant l'armature afin de limiter les risques d'incendie. Mais bien sûr qu'elles ont été restaurées !

Au 99, rue Saint-Antoine, se trouve l'église Saint-Paul-Saint-Louis. La première pierre de l'église actuelle fut posée par le roi Louis XIII en 1627 pour les Jésuites. Et la première messe fut célébrée par le cardinal de Richelieu en mai 1641. Admirez son style inspiré du baroque italien.

Superbe la coupole, hein ?

Et là, Le Christ en agonie au jardin des oliviers de Delacroix, rien que ça !

Dans la même rue, au 17, vous trouverez le temple Sainte-Marie bâti en 1632. En fait, c'est l'ancienne église du couvent de la Visitation Sainte-Marie, qui fut détruit à la Révolution. L'église fut affectée au culte réformé en 1802. Son dôme de 13,5 mètres de diamètre peut être considéré comme une première esquisse de celui des Invalides.

Si vous êtes dans le coin, profitez-en pour faire un petit tour vers la charmante place des Vosges. C'est certainement la plus ancienne de Paris. Sa construction débuta en 1605 sous le règne d'Henri IV, et fut inaugurée en 1612, à l'occasion des fiançailles de Louis XIII et d'Anne d'Autriche. Richelieu ou Victor Hugo y ont résidé.

Direction rue des Jardins Saint-Paul, où l'on peut voir un fragment de l'ancienne enceinte de Philippe Auguste, commencée en 1190. Un sacré fragment puisqu'il est long de 70 mètres. Aujourd'hui, elle abrite un terrain sportif : regardez, il y a des gamins qui jouent à la balle...

Au 1 rue du Figuier, il y a l'admirable hôtel des archevêques de Sens, devenu bibliothèque Forney. Construit au XIVème siècle, il a été entièrement remanié en 1474.

A ne pas manquer : le boulet toujours visible qui s'est fiché dans la façade lors des journées révolutionnaires de 1830.

On termine la visite avec des vestiges de la forteresse de la Bastille. Tout d'abord, les pierres d'une des tours qui ont été déplacées dans le square Henri-Galli.

Mais aussi, on distingue au débouché du canal Saint-Martin, dans le bassin de l'Arsenal, un pan entier de muraille, ancien mur de fossé. D'ici, on peut voir, à l'emplacement de l'ancienne forteresse, la Colonne de Juillet de la place de la Bastille, qui commémore le renversement de la monarchie de Charles X les 27, 28 et 29 juillet 1830.

lundi 10 mai 2010

Cathédrale Notre-Dame de Paris

Qui ne connaît pas la célèbre cathédrale sise sur l'île de la Cité (station Cité de la ligne 4 du métro), dans le 4ème arrondissement ?

En effet, on vient du monde entier pour visiter ce magnifique monument à l'architecture gothique, édifié à partir du XIIème siècle.

Si vous décidez de visiter Notre-Dame, allez-y le premier vendredi du mois, les vendredis de Carême, ou le Vendredi saint, ce qui vous permettra d'assister à la vénération de la Sainte Couronne d’Épines. Sur la photo, elle est disposée - abritée par son reliquaire - sur l'autel.

Là, c'est une messe enfumée. Oh ! La belle rosace !

Sur la parvis, il y a une curieuse petite plaque circulaire scellée dans le sol. C'est le point zéro des routes de France, d'où sont calculées toutes les distances routières.

Et puis Dr.jéjé s'en va en jetant un regard ému à Charlemagne et ses Leudes.

lundi 3 mai 2010

3ème arrondissement

En avant pour la visite du 3ème arrondissement, qui débute au 51 rue de Montmorency, avec la plus vieille maison de Paris. Bon d'accord, avec les restaurations dont elle a fait l'objet, elle n'a pas l'air de dater de 1407. Mais elle a bien été construite par l'écrivain-juré de l'Université de Paris, Nicolas-Flamel, pour loger gratuitement des pauvres gens, à condition de prier pour leur bienfaiteur. Une inscription en témoigne encore sur un bandeau courant le long de la façade : "Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l'an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses Amen". On pourrait croire que c'est un candidat de télé-réalité qui l'a écrit...

Pas loin, rue Saint-Martin, se trouve l'église Saint-Nicolas-des-Champs de style gothique flamboyant. L'origine de l'église correspond à la création, au XIème siècle, du "beau bourg" qui groupa ses habitants autour du prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Devenu paroisse en 1184, elle est reconstruite à partir de 1420. Du 15ème au 17ème siècle, d'autres éléments viendront embellir l'édifice.

En remontant toujours la même rue, on arrive au Musée des arts et métiers. On peut y voir une tour du XIIIème siècle, vestige de l'enceinte d'un monastère clunisien. Menacée de démolition au XIXème siècle, cette tour est à l'origine du fameux mot de Victor Hugo : "Démolir la tour ? non ! L'architecte ? Oui !".

Enfin, au croisement de la rue Saint-Martin et des Grands Boulevards, il y a la porte Saint-Martin qui fut érigée en 1674 à l'emplacement d'une porte de l'ancienne enceinte de Charles V.

Rendons-nous au 57 rue Turbigo où se situe la plus grande cariatide de la capitale. Haute de trois étages vous pouvez apercevoir ses pieds derrière les arbres. Et ces grandes ailes qui semblent soutenir le balcon qui la surmonte...

Il y a également l'église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie, située rue du Temple, qui fut édifiée au milieu du XVIIème siècle. Aujourd'hui, elle est l'église conventuelle de l'ordre de Malte à Paris.

Mais le jour où Dr.jéjé et Latourbe l'ont visitée, elle était remplie d'asiatiques. On ne s'est donc pas trop attardés, on ne sait jamais... d'autant plus que la messe était célébrée en chinois, ou dans un incompréhensible idiome apparenté.

Cet immeuble qui n'a l'air de rien, devrait ravir l'un des admirateurs de Dr.jéjé toujours prompt à laisser quelques commentaires. En effet, c'est au 14 rue de la Corderie que la représentation de l'Association internationale des travailleurs à Paris se fixa en 1869. Mais surtout, c'est d'ici que le signal de la Commune de Paris fut donné, le 16 février 1871.

Rue des Francs-Bourgeois, il y a une étroite venelle qui, au Moyen Age, menait à un champ où s'entraînaient les arbalétriers. Dr.jéjé, faisant preuve de sagacité, pense que c'est pourquoi aujourd'hui elle se nomme... l'impasse des Arbalétriers. C'est en ce lieu précis, le 23 novembre 1407, que Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, fut assassiné par les sbires de Jean sans Peur, alors qu'il s'en retournait d'une visite à la reine Isabeau de Bavière à l'hôtel Barbette. Si vous êtes sérieux, vous avez lu le billet de la semaine dernière, et donc vous savez où il s'est réfugié après ça.

On termine la visite au square Georges-Cain, qui borde le Musée Carnavalet (le square porte le nom d'un ancien conservateur dudit musée, je subodore qu'il porte ce nom parce que...). Ce dernier l'utilise comme mouroir pour quelques-unes de ses œuvres. Vous pouvez notamment voir ci-dessous le fronton du pavillon central du Palais des Tuileries, encore noirci par l'incendie qui l'a détruit.