Ça y est, Dr.jéjé est de retour ! Après un repos estival bien mérité, nous sommes partis, avec Latourbe, explorer le 12ème arrondissement. Pour commencer, on vous propose de passer par la place de la Bastille, où se situe l'Opéra Bastille. Il a été inauguré le 13 juillet 1989 pour le deux centième anniversaire de la prise de la Bastille. Sa construction, décidée par François Mitterrand, avait pour objectif de décharger l’Opéra Garnier.
C'est également dans cet arrondissement que se trouve le siège du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Cette réalisation qui semble se jeter dans la Seine ne passe pas inaperçue... Juste à côté, la pyramide recouverte de pelouse, est le célèbre Palais Omnisports de Paris-Bercy. Avec la Bibliothèque nationale de France, située de l'autre côté de la rive, ces équipements qui datent des années 1980, furent conçus pour favoriser le développement de l'est parisien.
Rendons-nous maintenant rue Crémieux, qui présente l'aspect pittoresque d'une cité ouvrière du 19ème siècle. C'est désormais une rue piétonne, composée de 35 pavillons de deux étages. J'apprécie particulièrement les réverbères à l'ancienne...
Sachez que le quartier est également doté de plusieurs jolies impasses, mais d'accès difficile du fait des portes à digicodes à franchir. Ci-dessous, vous pouvez voir une partie de la cour d'Alsace-Lorraine avec la vigne qui tapisse ses murs et les ateliers du rez-de-chaussée.
Passée l'austère façade de béton du 35 rue de Picpus, on accède à une cour où se situent une chapelle et un pavillon bordant un portail, qui datent de l'époque Louis XIII : c'est l'ancien domaine du couvent des chanoinesses de Saint-Augustin. En 1794, les révolutionnaires ont réquisitionné le champ qui se trouve derrière le portail pour y déposer, dans des fosses communes, les corps de quelques 1306 personnes qui furent décapitées du 14 juin au 27 juillet.
Peu après les évènements, le terrain fut racheté par les familles des guillotinés. Aujourd'hui encore, seuls les descendants des victimes peuvent prétendre reposer dans ce cimetière privé. Parmi eux, il y a La Fayette, enterré à côté de son épouse, marie-Adrienne de Noailles. Il paraît que c'est le seul drapeau américain qui, depuis 1834, ait flotté sur Paris sans discontinuer.
Et ça, c'est la porte par laquelle les charrettes pleines de guillotinés convoyaient depuis la place du Trône, devenue place du Trône-Renversé à la révolution. Notez que dans la chapelle, où Louis XIV a miraculeusement été guéri d'une des nombreuses maladies dont il souffrait, se trouve l'impressionnante liste des victimes.
La place du Trône susnommée a pris le nom de place de la Nation le 14 juillet 1880. Sur cet espace avait été installé un trône, le 26 juillet 1660, pour l'entrée solennelle dans Paris de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, revenant de Saint-Jean-de-Luz après leur mariage. Le monument central, Le Triomphe de la République fut inauguré en 1889, à l'occasion du centenaire de la Révolution.
De l'autre côté de la place, vous pouvez voir deux pavillons qui abritaient les bureaux et les logements des commis à l'octroi. Rappelons qu'afin d'empêcher la fraude à l'octroi, les fermiers généraux firent édifier un mur autour de Paris. En 1845, les colonnes furent surmontées de deux statues de près de 4 mètres de hauteur : Philippe Auguste et saint Louis.
Au 186 avenue Daumesnil, il y a l’église du Saint-Esprit, dont la construction a débuté à la fin des années 1920. Si son aspect extérieur, avec ses briques rouges, risque d'en rebuter certains, Dr.jéjé vous recommande vivement de visiter l'intérieur. Bon d'accord, avec les arbres on ne voit pas grand chose...
L'architecture intérieure s'inspire du plan de l'ancienne basilique byzantine Sainte-Sophie d'Istanbul, notamment la coupole mesurant 22 mètres de diamètre pour 33 mètres de hauteur, symbolisant le Saint-Esprit. Les décors intérieurs sont également remarquables, telles les superbes fresques peintes sur les murs.
A 304 rue de Charenton, ne ratez pas la borne murale datant de 1726, qui sous le règne de Louis XV, interdisait de construire au-delà de cette limite jusqu'au village suivant. La moitié de la plaque a été retrouvée par un historien en 1910, l'autre moitié a du être reconstituée.
L'église Notre-Dame-de-la-Nativité de Bercy, située place Lachambeaudie, a connu une histoire douloureuse : construite à la fin du XVIIe siècle, elle a été détruite une première fois et reconstruite en 1823. Puis, elle fut ravagée par le feu en 1871, inondée pendant la crue de la Seine de 1910, bombardée en 1944, avant d'être finalement incendiée en 1982. Si tout cela ne vous effraie pas, allez donc voir les éminentes œuvres du 16 et 17ème siècle qu'elle abrite. Encore ces arbres...
Enfin, on termine la visite boulevard Poniatowski, avec l'un des rares éléments de l'enceinte de Thiers à ne pas avoir été démantelé, le bastion n°1. Construite entre 1841 et 1845, l'enceinte était longue de 34 kilomètres sur 142 mètres de large et comportait 94 bastions. Les fortifications furent détruites au lendemain de la Grande Guerre.
Je ne vous cache pas que le site, en travaux, coincé entre les voies ferrées et l'entrée du périphérique, n'est guère accueillant. Je ne vous raconte pas la tête de Latourbe lorsque l'on a croisé là-bas trois Roms, se trimbalant avec un poulet rôti, et n'ayant visiblement pas croisé une salle de bain depuis longtemps... hé oui, Dr.jéjé toujours au plus près de l'actualité !
samedi 28 août 2010
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