dimanche 9 janvier 2011

Le musée de la préfecture de police

Le musée de la préfecture de police est installé dans l'hôtel de police du 5ème arrondissement, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève (station Maubert-Mutualité de la ligne 10 du métro). Ce musée, créé en 1909 par le Préfet Louis Lépine (rendu célèbre par le concours des inventeurs éponyme), retrace l'histoire de la police du XVIIe siècle à 1945. Dr.jéjé vous assure que dans les bâtiments de ce musée vous vous sentirez en sécurité...

Le musée est organisé en plusieurs espaces selon un parcours chronologique. La visite débute avec l'Ancien Régime : au fond, vous pouvez voir les premiers uniformes de police (il y en a tout le long, pour chaque époque).

Dans les vitrines, sur les côtés, sont disposés les documents qui ont donné naissance à la police, tel cet édit de Louis XIV créant la charge de lieutenant de police en 1667...

... mais aussi le registre d'écrou de François Ravaillac (l'assassin d'Henri IV), de François Damiens (l'auteur de la tentative d'assassinat contre Louis XV), ou cette note concernant la première détention de Voltaire à la Bastille (mai 1717- avril 1718) pour propos insolents envers le Régent. Visiblement, ce dernier, en désaccord avec le philosophe, ne s'est pas battu jusqu'à la mort pour qu'il ait le droit de dire ce qu'il souhaitait...

Cette impressionnante épée de justice a certainement été très utile aux bourreaux du XVIIe-XVIIIe siècle.

On passe à l'époque révolutionnaire avec ce décret de la Convention nationale du 11 décembre 1792 ordonnant la comparution de Louis XVI devant elle. Vous trouverez également des documents concernant l'internement de Louis XVII et de la famille royale au Temple.

Dans cet espace, où se tient un couperet de guillotine ayant fonctionné place de Grève (place de l’Hôtel-de-Ville maintenant) pendant la révolution, vous pouvez consulter le registre d'écrou de Charlotte Corday (assassinat de Marat) ou de Danton.

La dernière partie du musée est consacrée à la riche période 1800-1945. Ici, c'est le registre d'écrou de Chateaubriand (1832) et une chaîne de forçat (celle de Chateaubrigand ?).

Et là, quelques objets qui évoquent la Commune de Paris. Cette carabine SHARP modèle 1863 de fabrication américaine était en fonction dans la cavalerie fédérale pendant la Guerre de Sécession aux États-Unis (1861-1865). En 1870, elle fut distribuée à la garde nationale mobile des départements. Sur la crosse est gravé le symbole républicain du bonnet phrygien. Aussi, il y a une casquette de gardien de la paix mobilisé pendant la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), épisode final de la Commune.

De nombreuses autres affaires ou personnages sont évoqués : Vidocq, la bande à Bonnot, Landru, Lépine, l'assassinat de Jean Jaurès... Cette arme a servi à Gorguloff dans l'assassinat du Président de la République, Paul Doumer, le 6 mai 1932.

Cette vitrine présente des pièces à conviction d'affaires criminelles : armes, objets divers, crâne fracassé...

Et voici la porte d'une des cellules de la prison de la Grande-Roquette affectées aux condamnés à mort.

Évidemment, un espace est dédié à Alphonse Bertillon, le créateur du service de l'Identité Judiciaire : la police scientifique. Sa mallette de mensuration anthropométrique lui permettait de relever tous les types physionomiques : fronts, nez, bouches, mentons, oreilles... Dans la mallette vous pouvez voir la croix de chevalier de la Légion d'Honneur qui lui fut attribuée en 1893. Il reçut également de nombreuses distinctions honorifiques de pays étrangers ayant adopté ses méthodes.

Cette reconstitution de son atelier rappelle qu'il fut l'inventeur de la photographie judiciaire face-profil telle qu'elle est encore réalisée de nos jours.

Le parcours se termine avec l'Occupation, et le rôle joué par la police dans la Résistance et la libération de Paris. Dr.jéjé a retenu pour vous cette borne téléphonique du bois de Vincennes, reliée alors au Commissariat central du 12ème arrondissement...

... ainsi que ce poteau d'exécution du stand de tir d'Issy-les-Moulineaux. Brrr !

Dr.jéjé et Latourbe ont beaucoup apprécié la visite de cet attrayant musée. Prenez le temps de lire les nombreuses affiches - principal moyen de faire connaître les règlements de police auparavant - qui ponctuent le parcours, telle cette désuète permission de saltimbanque... Quelque chose d'impensable aujourd'hui !

2 commentaires:

  1. Docteur jéjé avec un uniforme. je connais quelqu'un qui pourrais lui en prêter un...

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