dimanche 3 juillet 2011

Le musée des égouts de Paris

Le musée des égouts de Paris est situé sur le quai d'Orsay, à proximité du pont de l'Alma, dans le 7ème arrondissement (lignes 9 du métro - station Alma-Marceau - et C du RER - station Pont de l'Alma). L'entrée du musée se trouve au niveau de ce kiosque, au bord de la Seine.

Vers 1200, Philippe Auguste fait paver les rues de Paris et prévoit, en leur milieu, une rigole d'évacuation. Jusqu'alors, les eaux usées sont rejetées dans les champs et les ruelles en terre battue. Ensuite, sous Louis XIV, puis sous Napoléon Ier, on commence à aménager un réseau d'égouts. Mais ce n'est qu'en 1850, avec le baron Haussmann et l'ingénieur Belgrand, que se développe le réseau d'égouts actuel et l'approvisionnement en eau de Paris.

Oh, des égoutiers ! La bouche d'égout c'est l'ouverture au niveau du sol alors que le couvercle c'est la plaque d'égout. Ok, on s'en fout ! Mais sachez que Belgrand a conçu un réseau de grande dimension permettant d'accueillir des canalisations d'eau potable (en haut). Eh oui, l'eau que vous buvez passe par les égouts...

Le parcours est ponctué d'une multitude de maquettes et autres explications. Ici est représenté le cycle de l'eau à Paris. Belgrand a fait prévaloir une conception totalement nouvelle qui consiste à rejeter les eaux usées loin en aval de la ville. Pour ce faire, il utilise l'écoulement gravitaire avec des usines de pompage pour relever les eaux des quartiers bas.

Pour extraire les sables « bâtards » (le sable et les détritus apportés par l'eau qui perturbent le fonctionnement hydraulique) on utilisait autrefois la « mitrailleuse K.P. » et depuis 1858 le « wagon-vanne » (photo). Est également présenté l'équipement de l'égoutier. Il a un appareil qui permet de détecter les gaz dangereux, tel que le méthane. Auparavant, ils utilisaient des oiseaux...

Le « bateau-vanne » est un engin de curage qui navigue dans les grands collecteurs et pèse près de 5 tonnes. Dessous, il y a l'eau des égouts et ça pue ! Je ne vous raconte pas la tête de Latourbe... elle a failli partir !

Je ne sais pas si vous voyez mais dans l'égout élémentaire de la rue Cognac-Jay il y a des rats qui se baladent...

On utilise ce « wagon bi-boule » pour dégager les « bâtards » accumulés au fond de la cunette des collecteurs ne dépassant pas 2,20 mètres. Le projet de Belgrand est complété en 1894 par une loi qui impose le « Tout-à-l'égout ». Aujourd'hui, le réseau d'égouts parisien est composé de 2100 km de galeries, il évacue chaque jour 1,2 million de m3 d'eau, et 15 000 m3 de déchets solides chaque année.

Disposé en tête d'égouts élémentaires le réservoir de chasse déverse périodiquement et automatiquement un flot d'eau non potable qui pousse les matières déposées sur la cunette vers l'aval. Notez qu'en plus des 2 réseaux d'alimentation en eau de ville (potable et non potable), il existe des canalisations d'eau glacée pour climatisation, des câbles de télécommunication et quelques tubes pneumatiques (on ne sait jamais, en cas de guerre par exemple).

Pour faire transiter les eaux usées de la rive gauche à la rive droite de la Seine, ou pour passer sous un canal, des siphons ont été construits. Leur nettoyage se fait à l'aide de ces boules de curage (jusqu'à 4 m de diamètre). Introduite dans la canalisation, la boule avance en chassant devant elle les sables qu'elle rencontre.

Dès la fin de la Première Guerre mondiale, les 5000 hectares de champs d'épandage ne suffisent plus à protéger la Seine. Un programme d'épuration est alors mis sur pied, avec l'objectif de transporter toutes les eaux usées vers le site d'Achères. Comme le montre cette carte, le programme a été progressivement réactualisé vers Noisy-le-Grand, Valenton, Colombes... Maintenant vous connaissez les coins qui puent à éviter.

Là, c'est le « déversoir d'orage »... et ça pue ! Latourbe n'en peut plus, on s'en va.

En partant, on croise cette fontaine Wallace, l'un des symboles de Paris. Sachez que contrairement à ce que pense la plupart des gens, son eau est potable puisqu'elle vient des égouts... Aussi, pour reconnaître les plus anciennes, voyez si à la base des cariatides il y a des petits trous. Ils servaient à fixer les chaînettes qui retenaient les gobelets en fers avec lesquels on pouvait boire. Ces derniers furent supprimés en 1952 par mesure d'hygiène...

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