dimanche 8 août 2010

6ème arrondissement

On débute la visite du 6ème arrondissement place Saint-Michel où se situe la monumentale fontaine Saint-Michel. Inaugurée en 1860, la fontaine fut bâtie pour combler l'angle entre la place Saint-André-des-Arts et du boulevard Saint-Michel lors du percement de ce dernier. Au centre, Saint Michel terrassant le Diable s'inscrit dans un ensemble haut de 26 mètres et large de 15 mètres.

Un peu plus loin, 23 quai de Conti, on trouve l'Institut de France qui regroupe l'Académie française, l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des Beaux-Arts et l'Académie des sciences morales et politiques. Sa construction eut lieu entre 1662 et 1688, à la demande du cardinal Mazarin. Son testament prévoyait l'emploi de sa fortune à la fondation du collège des Quatre-Nations, destiné à l'instruction gratuite de soixante gentilshommes des nations réunies à l'obédience royale par le traité de Westphalie et le traité des Pyrénées.

On se dirige maintenant place Saint-Germain-des-Prés, où siègent l'église Saint-Germain-des-Prés et son clocher qui date de l'an mil. Elle est considérée par les historiens comme le plus ancien édifice religieux de Paris. Ce sont des vestiges de l'abbaye dans laquelle Childebert Ier, fils de Clovis fut inhumé en 558.

A l'intérieur de l'église, il y a cette Vierge à l'Enfant, témoignage de la qualité de la sculpture parisienne du milieu du XIIIe siècle.

Juste à côté, au 172 boulevard Saint-Germain, se tient le célèbre Café de Flore. Fondé certainement en 1887, il aura notamment accueillit Charles Maurras qui y crée son mouvement en pleine affaire Dreyfus et y rédige les premiers numéros de l'"Action française". Trotski le fréquente également pendant l'entre-deux guerres. Durant la guerre, c'est Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir qui y ont leurs habitudes. Après la guerre, il deviendra le café des "existentialistes".

Au n°8 de la cour du Commerce Saint-André, Marat installa l'imprimerie de L'Ami du peuple, et au n°9 fut essayée sur des moutons l'invention du docteur Guillotin, qui devait "normaliser" la mise à mort. Danton habitait dans la maison formant l'entrée du passage. Ils pouvaient se rejoindre au Procope pour des débats enflammés, plus vieux café de Paris (1684) encore en activité. On y aperçoit également la base d'une des tours de l'enceinte de Philippe Auguste.

Au 15 rue de l'École-de-Médecine, il y a le réfectoire de l'ancien couvent des cordeliers (dérivé du nom du cordon de chanvre utilisé par les franciscains pour serrer leur robe de bure). Ce bel exemple d'architecture gothique flamboyante date de la seconde moitié du XVe siècle. C'est là que ce tinrent, à partir de 1790, les réunions publiques du club des Cordeliers.

Le théâtre de l'Odéon, situé 2 rue Corneille, de style néoclassique, fut inauguré en 1782 pour accueillir la troupe du Théâtre-Français. Détruit plusieurs fois par des incendies, le théâtre sous sa forme actuelle date de 1819.

En 1795, la Convention décide d'une nouvelle unité de mesure : le mètre. Et ce, afin de remplacer le pied et le pouce de longueurs variables suivant les régions. Des mètres furent alors installés dans les lieux les plus fréquentés de Paris. Il n'en subsiste que deux, et celui du 36 rue Vaugirard, face au Sénat, est le seul qui soit à son emplacement d'origine.

Dans la même rue, au 70, l'église Saint-Joseph des Carmes fait aujourd'hui partie de L’Institut catholique de Paris, fondé en 1875. Auparavant, il y avait un couvent qui fut transformé en prison sous la révolution. La fièvre révolutionnaire conduisit au massacre d'une centaine de prêtres réfractaires emprisonnés, qui refusaient de prêter serment à la Constitution.

Au 95 rue de Sèvres, il y a la chapelle Saint-Vincent-de-Paul. Bon d'accord, la façade, on s'en fiche...

... mais à l'intérieur, on trouve ça ! La châsse d'argent qui abrite les restes de saint Vincent de Paul. Mais non, il n'est pas bien conservé pour son âge (il est mort en 1660), on a juste recouvert son squelette de cire, puis on a remodelé son visage et ses mains. Saint Dr.jéjé recouvert de cire... beurk !

Sinon, la chapelle est très jolie, notamment les vitraux qui racontent la vie du saint. Je me pose encore des questions sur la santé mentale du type en bas à gauche (dans l'ouverture de la porte) qui se livrait à des incantations bizarres...

Vous devez trouver cette photo de l'église Saint-Sulpice quelque peu incongrue. En fait, la fontaine de la place Saint-Sulpice permet de masquer en partie les travaux qui défigurent ce remarquable édifice. Ces derniers doivent se dérouler jusqu'au début de l'année 2011. Sachez que la construction de l'église actuelle commence au milieu du XVIIe siècle, et se poursuit jusqu'en... 1870, mais en 1871 des obus prussiens endommagent la tour nord. En outre, la magnifique façade de style classique dotée de deux tours n'a jamais été achevée... Bref, toujours en travaux !

L'intérieur recèle de nombreuses œuvres d'art, mais ce qui a particulièrement séduit Dr.jéjé c'est ce gnomon. Cet instrument de mesure astronomique, mis au point au début du XVIIIe siècle, permet de donner le "vrai" midi lorsque le soleil luit. Parfois contestée, la lame de cuivre courant sur le sol indiquerait la méridienne de Paris.

On termine la visite au jardin du Luxembourg. Créé en 1612 à la demande de Marie de Médicis, ses 23 hectares abritent à présent une végétation luxuriante et de nombreuses sculptures, donnant à l'ensemble une certaine quiétude.

Là, c'est Paul Verlaine, mais il y a aussi Beethoven, Flaubert, Baudelaire, Mendès-France, Chopin... ainsi qu'une vingtaine de reines de France et autres femmes illustres.

Cette réduction en bronze de la statue de la Liberté a été offerte par Auguste Bartholdi au musée du Luxembourg en 1900.

Si vous vous ennuyez, vous pourrez toujours tester vos aptitudes au jeu d'échecs ou au bridge auprès des nombreux joueurs qui rodent dans le parc. Il y a également des terrains de tennis, basket-ball, etc.

Et bien sûr, il y a le palais du Luxembourg où siège le Sénat, propriétaire du jardin dont il assure l'entretien. En effet, le jardin est privé, mais ouvert au public. Et d'un coup, ça se couvre, puis il pleut, on rentre !

2 commentaires:

  1. Je n'avais jamais réalisé qu'autant de lieux importants de la Révolution Française étaient regroupés dans un si petit périmètre...


    J'aime bien la façon dont le Dr.Jéjé passe sans transition de "la Vierge..." au café déflore... (oui, voilà un calembour germanopratin quelque peu laborieux)

    L'église St Sulpice, n'est-ce pas là que se situe une partie de l'action de cet affreux roman de gare qu'est le Da Vinci Code? Et donc là que sont organisées des visites à l'intention des touristes nippons/US/bien couillons quoi qu'il en soit?



    Enfin je me souviens d'avoir lu un bouquin sur une chaise en fer du jardin du Luxembourg, le lieu est effectivement tout à fait agréable et bien tranquille. D'ailleurs j'avais remarqué (il y a une dizaine d'années), que les petites rues du VIème étaient relativement désertes et tout à fait propices aux déambulations pédestres.

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  2. Merci pour cette excellente promenade dans le 6ème. Ce reportage me donne une bonne idée de ce que je dois voir dans cet arrondissement que je visiterai en fin de semaine. Magnifique ville que Paris!!

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