jeudi 17 juin 2010

La Maison de Balzac

Au 47 rue Raynouard, dans le 16ème arrondissement (station Passy de la ligne 6 du métro), se trouve un musée dédié à Honoré de Balzac. Ce dernier a vécu dans cette maison de 1840 à 1847, lorsque Passy n'était encore qu'un village peuplé de cultivateurs, de vignerons et de carriers. En fait, poursuivi par ses créanciers, Balzac s'y cacha sous le pseudonyme de M. de Breugnol.

Sachez que des fouilles réalisées en 2002 ont montré que les caves englobent des habitats troglodytes de la fin du Moyen Age, les seuls connus à ce jour à Paris. Il faut imaginer l'écrivain vêtu de son froc de moine errant dans le jardin...

Deux pièces - la chambre et le salon - sont décorées des portraits de l'entourage de Balzac. Le portrait de Louis-Philippe souligne la concordance entre la période d'écriture de Balzac et la Monarchie de Juillet.

Bernard-François de Balssa, le père d'Honoré, aîné de onze enfants d'une famille paysanne du Tarn, francise son nom, et devient notamment l'adjoint au maire de Tours. Ses théories philosophiques trouvèrent un écho dans l'œuvre de son fils.

Fille d'une famille parisienne aisée, Laure Sallambier est la mère d'Honoré. A 19ans, elle épousa le quinquagénaire Bernard-François. De même, Dr jéjé a toujours apprécié la compagnie des femmes un peu plus jeunes que lui.

Louise Béchet devint, en 1833, l'éditeur de Balzac. Elle publie de 1834 à 1837 les Etudes des moeurs au XIXe siècle, qui préfigurent l'apparition, en 1841, de La Comédie humaine.

Eveline Rzewuski, future madame Hanska, partagera une ample correspondance avec Balzac de 1832 à 1848. A la mort de Monsieur Hanski, en 1841, l'écrivain espère enfin épouser son "louploup chéri", ce qu'elle acceptera seulement le 14 mars 1850, cinq mois avant la mort d'Honoré.

On peut admirer quelques objets telle que la canne de Balzac commandée au joallier Lecointe en 1934. Elle permettra à l'écrivain de se produire avec élégance dans les salons. N'oublions pas qu'il est l'auteur, en 1830, d'un Traité de la vie élégante. Maintenant, je sais ce qu'il me faut...

A l'instar de Dr.jéjé, Balzac était studieux : "Travailler, c'est me lever tous les soirs à minuit, écrire jusqu'à huit heures, déjeuner en un quart d'heure, travailler jusqu'à cinq heures, dîner, me coucher, et recommencer le lendemain", écrit-il en 1845 à Mme Hanska.

C'est dans cette pièce qu'il conçut et rédigea une grande partie de La Comédie humaine. On y trouve divers objets lui ayant appartenu : une table de travail, un fauteuil, une montre, une bibliothèque, des livres, un Christ, etc.

Ainsi que des épreuves corrigées de Modeste Mignon, qui trainent sur sa table de travail. Notez qu'une pièce entière du musée est consacrée à l'exposition d'épreuves. Elles montrent la méthode de travail de l'écrivain qui utilise l'œuvre imprimée comme un manuscrit sans cesse corrigé.

Dans une autre pièce, sont présentés plus de 400 portraits, qui font apparaître la complexité des rapports des principales figures de La Comédie humaine. Remarquez que certaines données sont contradictoires, comme l'âge, ou la cohérence psychologique de quelques personnages, lorqu'il les réutilise d'un roman à l'autre.

A l'étage en dessous - qui donne sur la rue Berton - on peut admirer des portraits de Balzac tel que celui sculpté par Auguste Rodin et Paul Jeanneney...

... ainsi que des caricatures. En effet, dès 1830, Balzac s'associe à Charles Philipon pour la rédaction d'articles insérés dans La Caricature, une revue satirique. Philipon est connu pour avoir imposé la poire comme image de Louis-Philippe.

Là, c'est La France traîne son boulet, par Benjamin Roubaud, parue dans La Caricature, le 27 décembre 1833.

1 commentaire:

  1. "...la canne de Balzac... Maintenant, je sais ce qu'il me faut..."

    Des coups de canne sur l'échine?


    Intéressant en tout cas ce musée Balzac, et ce petit morceau de campagen bucolique conservé dans la métropole.

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