lundi 1 novembre 2010

L’hôtel national des Invalides

Les aficionados du Dr.jéjé ont du être très déçus par l'absence de nouveau message la semaine dernière. Eh oui, parfois le boulot occupe une bien trop grande place... Pour se rattraper, Dr.jéjé publie ce gros billet consacré à l'hôtel des Invalides (station Invalides des lignes 8 et 13 du métro, et C du RER), situé dans le 7ème arrondissement. La construction de ce dernier fut ordonnée par Louis XIV, en 1670, pour accueillir les vétérans de ses guerres. Sachez que lors de la visite de ce remarquable monument il n'est pas rare, encore aujourd'hui, d'y croiser des retraités et invalides des armées françaises. On débute notre parcours avec la chapelle des Invalides, reconnaissable à son célèbre dôme.

Cette chapelle royale, construite entre 1677 et 1706, abrite les tombeaux de Turenne, Vauban, Joseph et Jérôme Bonaparte, des généraux Bertrand et Duroc ainsi que des maréchaux Foch et Lyautey.

Mais surtout, vous y trouverez l'immanquable sarcophage de Napoléon 1er, réalisé par Visconti. C'est Louis-Philippe qui, en 1840, ordonna le retour des cendres de l'Empereur depuis l'île de Sainte-Hélène. Tout autour, douze "Victoires" sculptées et dix bas-reliefs évoquent respectivement les campagnes militaires et l'œuvre civile de Napoléon.

Dans la cella, sous la statue de Napoléon en costume de sacre, repose son fils, l'Aiglon.

Une maquette permet de prendre conscience de la grandeur de cet hôtel de style classique, sobre et élégant.

En passant par le corridor de Nîmes, vous pouvez apercevoir la pierre tombale de Napoléon à Sainte-Hélène. Elle a été rapportée en même temps que les cendres de l'Empereur. Heureusement que Dr.jéjé est extrêmement cultivé, parce que tout ceci n'est indiqué nulle part...

Dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides, il est présenté une batterie de 60 canons classiques français en bronze. Ces pièces retracent 200 ans d'histoire de l'artillerie de terre française. Aurais-je oublié de vous dire que les Invalides accueillent également le musée de l'Armée ?

La cour permet d'accéder à la partie de l'église Saint-Louis-des-Invalides qui était autrefois réservée aux soldats. La corniche est ornée d'une centaine de trophées pris à l'ennemi, jalonnant l'histoire des armées françaises de 1805 au XXe siècle. L'église est aujourd'hui la cathédrale aux armées françaises.

Allez, on passe au musée de l'Ordre de la Libération qui s'étend sur 1000 m² et présente plus de 4000 pièces. On commence avec l'espace "Résistance intérieure" où se trouvent des vêtements ayant appartenu à Jean Moulin, dont la célèbre gabardine, écharpe et chapeau donnés par sa sœur, Laure Moulin.

Ici, se trouve un drapeau à croix gammée qui flottait rue de Rivoli, sur l'hôtel Meurice, siège du général von Choltitz. Il fut enlevé le 25 août 1944 par le lieutenant Henri Karcher qui l'offrit au général de Gaulle. Le drapeau français est de fabrication américaine. Installé par le lieutenant Raphaël Touzé, il a flotté sur l'hôtel de ville de Paris du 20 au 25 août 1944. Le 26 août 1944, il y flottait ces trois drapeaux alliés de confection artisanale, en remerciement pour les efforts consentis et les actions conjuguées pour libérer la capitale.

Dans l'espace "Forces Françaises Libres", il y a cette plaque de bois de la "rue du général de Gaulle" apposée à Yaoundé au moment du ralliement du Cameroun le 27 août 1940 et offerte à Henri Sabin, nommé maire de la ville par le colonel Leclerc. Notez que cette plaque fut sans doute la première "rue du général de Gaulle" au monde. On peut voir qu'un "l" supplémentaire a été rajouté à "Gaulle", ce qui montre à quel point on ignorait alors tout du chef de la France libre.

Cette tenue complète, portée par le général de Gaulle dans les années 1960, est la seule existante. Selon sa volonté, ses autres effets personnels furent brûlés après sa mort, sous le contrôle de Madame de Gaulle.

Et ici, au sein de l'espace "Déportation" les pyjamas de Dr.jéjé et de Latourbe... Non ! En fait, ce sont les tenues de déportés de Lucienne Laurentie (numéro matricule 50727) et d'Edmond Debeaumarché (numéro matricule 77119). Elles sont présentées derrière des barbelés provenant du camp de Royallieu (Compiègne). On ne peut pas rire de tout...

Et là, l'agrandissement d'un article paru en 1940, reprenant le décret du 27 septembre 1940, qui explique qu'avec deux grands-parents israélites on n'est pas juif, mais avec trois on l'est...

Le département "Armes et armures anciennes, XIIIe - XVIIe siècles" du musée de l'Armée présente l'une des trois plus grandes collections d'armes au monde. J'aime bien cette armure de François 1er et barde de cheval. Elle fut commandée en 1539 par le frère de Charles Quint, futur empereur Ferdinand 1er, à l'atelier d'Innsbruck, pour l'offrir en présent diplomatique à François 1er.

Cette armure réalisée aux dimensions d'un enfant d'une dizaine d'années, avait été offerte en 1611 par le prince Maurice de Nassau au jeune Louis XIII.

Si vous aimez les armes, vous serez ravis...

Le département "De Louis XIV à Napoléon III, 1643 - 1870" rassemble également un ensemble étonnant tant par sa diversité que par son nombre. Cette vitrine contient notamment une redingote ayant appartenu à Napoléon 1er (vers 1810), son chapeau porté à Sainte-Hélène (vers 1815 - 1820) et le lit de camp qu'il a utilisé à la bataille de Leipzig du 16 au 19 octobre 1813.

Cette célèbre huile sur toile - sans jeux de mots - est l'œuvre de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1806).

Impressionnants, ces fusils lance-grenades du milieu du XVIIIe siècle, non ?

Si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas à jeter un coup d'œil au Musée des plans-reliefs. Vous y verrez d'exceptionnelles maquettes historiques de villes fortifiées et de leur campagne environnante, réalisées entre les règnes de Louis XIV et Napoléon III. Ci-dessous, c'est le château Trompette de Bordeaux (échelle 1/200), aujourd’hui rasé. Il occupait l'actuelle place des Quinconces. L'une des plus impressionnantes représentations est celle de Bayonne avec ses incroyables dimensions (6,62 x 8,52 mètres).

On termine la visite avec le département "Les deux guerres mondiales, 1871 - 1990" du musée de l'Armée, doté d'un millier d'objets en tous genres. Cette mitrailleuse Gatling, modèle APX 1895, fut fabriquée en France à partir de 1895. Elle a été inventée par l'américain Jordan Gatling en 1839.

Cette caricature d'Émile Zola est une réponse virulente à son intervention dans l'affaire Dreyfus à partir de la fin de l'année 1897 et de son célèbre "J’Accuse…!" publié dans le journal L'Aurore.

Tout le monde connaît le rôle qu'ont joué les 670 taxis Renault G7 lors de la Grande Guerre, le 7 septembre 1914... Même si l'importance tactique de ces taxis a été négligeable en raison de l'ampleur de la bataille de la Marne, ils en sont devenus les symboles.

La capote (modèle 1915) et la pèlerine (modèle 1913) du lieutenant Henri Gastaldi du 72e régiment d'infanterie, tué à Hattonville en 1915, évoquent le lourd tribut humain de la Première Guerre mondiale. En effet, ces reliques imprégnées de boue rappellent la dureté de la vie du soldat dans les tranchées.

Ces petits mannequins en toile de jute furent parachutés en grand nombre par les Alliés lors de l'opération Overlord pour perturber les défenses allemandes.

Et ça ? Eh bien c'est un masque à gaz pour nourrisson distribué à la population britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, pour les protéger des bombardements allemands.

Ceci est un exemplaire de la très rare motocyclette britannique Welbike qui fut parachutée à André Jarrot de la Mission Armada (réseaux action de la France Combattante).

De nombreux objets de propagande à l'effigie de l'État Français et du maréchal Pétain figurent dans le musée, telle cette assiette. Je me demande si on peut encore en trouver dans les brocantes...

Ce coffret en argent a été remis à Hitler le 20 avril 1939 pour son 50e anniversaire.

Et enfin, les bâtons des maréchaux Kœnig, Juin, de Lattre de Tassigny et Leclerc.

Dr.jéjé vous encourage à visiter l'hôtel des Invalides et les musées qu'il abrite avec leurs collections riches d'objets plus surprenants les uns que les autres...

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