samedi 25 septembre 2010

La chapelle expiatoire

Lorsque l'on pénètre dans le square Louis XVI, situé 29 rue Pasquier dans le 8e arrondissement (station Saint-Augustin de la ligne 9 du métro), on se trouve face à cet imposant bâtiment. C'est le pavillon qui abrite la chapelle expiatoire.

La construction de cet édifice de style néoclassique débute le 21 janvier 1815, jour anniversaire de la mort de Louis XVI, et s'achève en 1826. En effet, son frère Louis XVIII a fait édifier cette chapelle expiatoire sur l'ancien cimetière de la Madeleine, à l'endroit même où le roi et la reine ont été inhumés après leur exécution en 1793.

Les pierres tombales symboliques alignées sur les côtés perpétuent le souvenir des gardes suisses tués le 10 août 1792 lors de l'arrestation du roi aux Tuileries.

L’intérieur démontre également les qualités de Pierre-François-Léonard Fontaine, architecte officiel de Louis XVIII... et premier architecte de Napoléon Ier à partir de 1813. Un homme qui a su s'adapter...

On y trouve une remarquable statue en marbre blanc représentant Louis XVI, auquel un ange montre le ciel de François Joseph Bosio. Son testament est gravé dans la plaque en marbre noir du piédestal.

Marie-Antoinette soutenue par la Religion lui fait face. Sa dernière lettre écrite à Madame Elisabeth, sœur du roi, est gravée dans le marbre. Cette œuvre fut réalisée par Jean-Pierre Cortot.

En bas, dans la crypte, un autel de marbre noir en forme de tombeau antique marque l'emplacement d'où le corps du roi a été exhumé. Rappelons que les dépouilles de Louis XVI et de Marie-Antoinette furent transférées à la basilique Saint-Denis préalablement à la construction de la chapelle.

Puis Dr.jéjé et Latourbe s'en vont par les galeries latérales, en contrebas de la cour intérieure, goûtant à l'atmosphère de quiétude et de silence qui se dégage de l'ensemble, tout en se remémorant les pensées de Chateaubriand qui dans ses Mémoires d'outre-tombe évoque la chapelle : « peut-être le monument le plus remarquable de Paris ».

dimanche 19 septembre 2010

Le palais Bourbon

Pour la 27e édition des Journées européennes du patrimoine Dr.jéjé et Latourbe ont décidé (en fait, c'est Dr.jéjé qui décide, bien évidemment) de visiter le palais Bourbon. Il est principalement connu pour abriter l’Assemblée nationale, dans le 7ème arrondissement (ligne 12 du métro, station Assemblée nationale).

La visite débute par l'hôtel de Lassay. Ce dernier, ainsi que le palais Bourbon, furent édifiés dans les années 1720 pour Louise Françoise de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan.

Oui, c'est très beau ! Ici, c'est le salon des Saisons (car les peintures évoquent les saisons). L'hôtel est la résidence du président de l’Assemblée nationale. Mais bien sûr que non, les élus de la république ne sont pas des privilégiés, nos ancêtres ont fait la révolution...

Et là, c'est le Cabinet du départ. D'ici, le Président de l'Assemblée...

... se rend dans la galerie des fêtes. Inaugurée en 1848, elle relie le palais Bourbon à l'hôtel de Lassay, jusqu'alors séparés par des jardins. Une fois traversée, le Président (ce n'est pas la vieille dame sur la photo, mais Bernard Accoyer actuellement)...

... arrive à la salle des Pas Perdus, pour enfin rejoindre l'hémicycle après un petit cérémonial où les gardes républicains lui rendent les honneurs.

L'actuelle salle des séances fut construite entre 1828 et 1832. Elle conserve le plan en hémicycle de la salle du Conseil des Cinq-Cents. Rappelons qu'à la Révolution, le palais est déclaré bien national, et abrite dès 1795 ledit Conseil.

Regardez, tout devant il y a le banc des ministres. A mon avis, il vaut mieux que les députés assis derrière eux soient leurs « amis ». Imaginez, MAM avec un chewing-gum collé dans les cheveux...

Le perchoir et la tribune datent de l'époque du Conseil des Cinq-Cents. La tapisserie centrale a été tissée d'après un tableau de Raphaël, L'École d'Athènes.

Chacun des 577 députés dispose d'un siège numéroté. Mais sur certains d'entre eux, il y a de petites plaques vissées. Celle-ci fait référence à Jacques Chaban-Delmas, « Président d'honneur de l'Assemblée nationale ». Je me rappelle avoir vu cet été sa - sobre - sépulture dans le petit village d'Ascain.

Cette tapisserie illustrant l'Iliade, dans la salle des Conférences, ma fait penser à des copains, La colère d'Achille... Et après, les parents ne dorment plus !

Le palais abrite également une impressionnante bibliothèque riche de 700 000 volumes et de 80 incunables.

Elle possède des pièces rares comme l'exemplaire original du procès de Jeanne d'Arc, le manuscrit de La Marseillaise, un calendrier illustré aztèque... ou encore le serment du Jeu de paume du 20 juin 1789 (photo).

Passons au salon des Mariannes. La collection de 49 bustes montre comment, depuis la Convention, la République est représentée. Il semblerait que ce prénom fut choisi parce qu'il était très répandu dans le petit peuple au XVIIIe siècle, et qu'il convenait donc à la jeune république qui en était issue...

Dans le salon Casimir Perier, le monumental bas-relief du sculpteur Dalou (3,7 tonnes, 6,5 mètres sur 2,3) représente la séance du 23 juin 1789 au cours de laquelle Mirabeau lança la célèbre apostrophe : "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes".

Ce dernier salon s'ouvre sur la cour d'Honneur qui accueille, depuis 1989, la sphère monolithe de granit noir des droits de l'homme, œuvre de Walter de Maria qui commémore le bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Et voilà, c'est terminé ! On aurait bien visité le palais de l’Élysée, mais les 6 heures de file d’attente nous ont découragé... A bientôt !

lundi 13 septembre 2010

11ème arrondissement

En avant pour la visite du 11ème arrondissement, avec pour commencer, la Maison des Métallos située 94 rue Jean-Pierre-Timbaud. Le bâtiment fut construit à la fin du XIXe siècle, où l'on fabriquait des instruments de musique pour la Garde républicaine ou les conservatoires de musique. Racheté en 1936 par la CGT-Métaux, il devient la Maison des metallurgistes, haut lieu du syndicalisme francilien. Mais à la fin des années 1990, la CGT se voit contrainte de la mettre en vente, au profit de la ville. Désormais cet espace est dédié à diverses activités culturelles.

Au 50 boulevard Voltaire, ne ratez pas cette curieuse pagode, le Bataclan. La salle de spectacle, inaugurée en 1863 - en référence à Ba-Ta-Clan, l'opérette d'Offenbach - a malheureusement été victime d'un incendie en 1933, puis partiellement détruite en 1950, notamment sa superbe toiture originelle.

Ne passez pas non plus à côté de l'ancienne ébénisterie Dugast, située au fond d'une impasse, au 5 cité de la Roquette. Ce bâtiment de style néogothique, à colombages et vitraux, fut édifié en 1891.

Pas loin, au 47 rue de la Roquette, il y a la magnifique église Notre-Dame d’Espérance inaugurée seulement depuis 1997. Elle remplace une église datant du début du XXe siècle, construite pour les habitants d'alors, davantage attirés par une autre religion : le socialisme. Regardez, sur la façade apparaissent des textes de l'Ancien Testament.

A l'intérieur, la croix se compose d'une vieille poutre datant du XVIIIe siècle pour le montant vertical, et de trois carrés d'or pour la traverse horizontale. Original, non ?

Passons maintenant par la cour Damoye, qui donne sur la place de la Bastille. Ces immeubles datent de la fin du XVIIIe siècle, sur un terrain où les arquebusiers de Paris avaient l'habitude de s'entraîner.

On peut encore admirer la forme caractéristique des façades de commerces de cette époque, simple assemblage de poutres sur massifs.

A proximité, le passage Lhomme relie la rue de Charonne à l'avenue Ledru-Rollin.

Il évoque l'activité d'antan du faubourg Saint-Antoine avec notamment, ses anciens magasins de vente de meuble et ateliers d’ébénisterie.

L'église Sainte-Marguerite (36, rue Saint-Bernard), à l'origine simple chapelle de campagne, fut bâtie au début du XVIIe siècle. Une plaque commémorative posée sur le mur de l'église indique que « l'enfant mort au Donjon du Temple » y a été inhumé en 1795. Contrairement à la légende, des fouilles réalisées en 1979 ont prouvé que ce n'est pas la dépouille de Louis XVII.

Nous sommes ici dans le parc qui fait face à l'église luthérienne de Bon Secours, de la rue Titon. Et c'est par ici que Jean-Baptiste Réveillon, installa une manufacture de papiers peints, dans les bâtiments de la Folie Titon. Les frères Montgolfier y construisirent la première montgolfière, qui décollera, toujours en ces lieux, le 19 octobre 1783, avec à son bord, Pilâtre de Rozier, le premier aéronaute. C'est également ici que commencèrent les émeutes de Paris qui conduisirent à la Révolution. Des plaques commémoratives, apposées 31 bis rue de Montreuil, rendent hommage à ces évènements.

C'est dans la rue des Immeubles-industriels que furent construits, en 1873, 19 immeubles identiques, composés d'ateliers au rez-de-chaussée et d'appartements aux étages, qui bénéficiaient d'un très bon confort pour l'époque : gaz, eau chaude et eau froide. La majorité des locataires étaient liés aux métiers du meuble...

Aux 157-161 rue de Charonne, derrière de hauts immeubles, il reste les derniers vestiges de la pension Belhomme. Ce dernier, ancien menuisier, a fondé cette maison en 1768, pour soigner les aliénés. Mais seulement ceux qui pouvaient payer les soins... Pas très altruiste tout ça ! Dr.jéjé rédige ses billets gracieusement, lui ! Pendant la Terreur, l'internement permettait à la bonne société d'échapper à la guillotine, pour le plus grand bonheur de la bourse de Mr Belhomme.

En parlant de guillotine... 16, rue de la Croix-Faubin, vous pouvez apercevoir 5 dalles de granit encastrées dans le sol qui servaient à caler l'échafaud. Elle se dressait devant la prison de la Grande-Roquette, bâtie en 1838 et démolie en 1899. En face, s'élevait la prison de la Petite-Roquette, prison pour femmes dès 1835. Démolie en 1974, il ne reste plus que son porche (derrière le camion).

dimanche 5 septembre 2010

Le musée d’Orsay

La visite d'aujourd'hui est consacrée au musée d’Orsay, situé dans le 7ème arrondissement (station Musée d'Orsay de la ligne C du RER et station Solférino de la ligne 12 du métro).

Il a été aménagé dans l’ancienne gare d'Orsay, dans les années 1980, afin d'accueillir les arts du XIXe siècle. La gare, inaugurée en 1900 à l'occasion de l'exposition universelle, cesse définitivement son activité dans les années 1950, à cause de ses quais trop courts. Au XIXe siècle le Palais d'Orsay était un bâtiment administratif.

Le musée est lui-même une œuvre d'art. Regardez en bas, il y a la superbe sculpture de Jean-Baptiste Carpeaux, Les quatre parties du monde soutenant la sphère céleste (vers 1872).

Le musée abrite la plus grande collection de peintures impressionnistes et post-impressionnistes au monde (plus de 5000). Une des plus célèbres est Olympia (1863) d'Édouard Manet.

Il y a également de nombreuses œuvres de Vincent van Gogh, telle L'église d'Auvers-sur-Oise (1890).

Dr.jéjé est totalement conquis par l'impression de puissance que dégage Dante et Virgile en enfer (1850) de William Bouguereau. Il faut savoir que dans ce musée, la prise de photos est totalement prohibée. Il fut donc difficile à Latourbe de demander aux gens de se pousser... En outre, il a fallu généralement attendre que les vigiles s'éloignent pour prendre des clichés. Cependant, on doit bien avouer qu'on s'est quelquefois fait sermonner...

Mais qu'est ce qu'elle regarde la dame ? Eh bien L’Origine du monde (1866) de Gustave Courbet. Une toile qui a beaucoup fait parler d'elle...

La collection de sculptures est également remarquable, notamment la monumentale Porte de l'Enfer (de 1880 à 1917) d'Auguste Rodin. Ce dernier a retouché son œuvre jusqu'à sa mort.

Lui, c'est l'Ours blanc (de 1923 à 1933) de François Pompon.

Et là, la terrible Nostalgie du pauvre (vers 1905) de Boleslas Biegas. Angoissant, non ?

Puis il y a d'autres types d'œuvres tel ce panneau de paravent L'enfant au paté de sable dit aussi L'enfant au seau (vers 1894) de Pierre Bonnard. Si vous voulez voir les trois autres panneaux, il faudra vous rendre à New York, au Museum of Modern Art.

Mais aussi, des arts décoratifs comme cette Banquette de fumoir (1897) d'Hector Guimard. Mais si, vous reconnaissez son style inimitable, il a réalisé de nombreuses entrées de stations de métro de Paris, ou le Castel Béranger.

Ou encore cet horrible montant de lit sculpté, La Naissance (vers 1894-1896) de Georges Lacombe.

Et enfin, l'impressionnante maquette de la coupe longitudinale du Palais Garnier.

Dr.jéjé vous encourage vivement à venir visiter ce musée, dans lequel vous passerez assurément un agréable moment en compagnie des plus grands artistes impressionnistes du siècle dernier.