Le musée Guimet, situé place d'Iéna dans le 16ème arrondissement, réunit des objets archéologiques et d'arts anciens asiatiques. Il est né du projet d’un industriel lyonnais, Émile Guimet (1836-1918), qui souhaitait exposer l'importante collection qu'il avait recueilli en partie lors de son tour du monde en 1876.
La première partie du musée est consacrée aux objets issus de l'Asie du Sud-Est, du Cambodge notamment. En effet, la collection khmère est la plus complète au monde en dehors de l'Asie. Voici Vājimukha, une divinité à tête de cheval du troisième quart du Xe siècle.
Et puis Brahmā (deuxième quart du Xe siècle), le démiurge de l'hindouisme, alors que dans le bouddhisme c'est seulement le roi des dieux. Bon, c'est trop long de vous expliquer pourquoi il a quatre têtes...
Très joli ce lion de la deuxième moitié du XIIe siècle qui marque le début du style du Bayon.
C'est Ganeśa (fin du XIIe - début du XIIIe siècle), dieu de la sagesse et de l’intelligence entre autres, qui a la capacité d'écarter les obstacles. Là encore, je ne vous raconte pas comment il s'est retrouvé avec une tête d’éléphant...
Il fait peur Dvārapāla (deuxième moitié du XIIe siècle), la divinité gardienne des portes des temples et monastères bouddhiques et hindouistes.
On va maintenant dans la partie indonésienne voir ce Bodhisattva Avalokiteśvara (VIIIe-IXe siècle) qui incarne la compassion ultime. Ok, on va faire une pause... Bodhisattva est celui qui a formé le vœu de suivre le chemin indiqué par le Bouddha Shākyamuni pour atteindre d'abord son propre éveil et aider ensuite les autres êtres sensibles à s'éveiller. Avalokiteśvara est l'un des Huit Grands Bodhisattvas. Ça va mieux ?
Dans l'espace vietnamien, ce tambour du Sông Dà dit « tambour Moulié » (milieu du premier millénaire avant notre ère) se retrouve généralement dans les tombes des personnages de haut rang. Il semblerait avoir un rôle étendu, non seulement dans certains cultes de fécondité, mais peut-être aussi dans la plupart des rites communautaires et claniques.
L'art du Champā a produit ce Śiva (XIe-XIIe siècle), dieu hindou représentant la destruction mais qui a pour but la création d'un monde nouveau. Une sorte d'anarchiste ou communiste...
Ainsi que ce dragon-makara (XIIe-XIIIe siècle), créature marine à la queue de poisson ou de crocodile qui peut prendre le corps de différents animaux terrestres (antilope, éléphant, tigre, dragon). Monture de Varuna, il présente la dualité entre le bien et le mal.
Direction l'Inde avec ce magnifique sarcophage provenant d'une sépulture mégalithique (IIe siècle avant notre ère).
Śiva natarāja (XIe siècle) est la version de Śiva (vous suivez ? On vient d'en parler) qui accomplit la danse cosmique de la destruction et de la création de l'univers.
Allez, on va au 1er étage pour visiter la Chine antique. Je crois que cette bouteille en forme d'amphore est la plus ancienne pièce du musée : elle date de 4800 avant notre ère !
En Chine bouddhique il y a cette très belle statue d'une rare qualité psychologique de l'Arhat Tâmrabhadra (dynastie Liao ou Jin). Elle figure un disciple de Buddha qui a atteint un tel degré de sagesse qu'il échappera à la réincarnation et connaîtra avec la mort, l'extinction complète. Il paraît que c'est bien, on peut difficilement faire mieux en Asie...
Encore un Bodhisattva Avalokiteśvara (cinq dynasties), mais cette fois-ci « aux mille bras et mille yeux » à cause d'une histoire trop longue à raconter...
On retrouve un Arhat assis datant de la dynastie Ming, 18e année de l'ère Chenghua (1482).
L'art bouddhique du Népal a engendré cette Dākinī (début du XVIIIe siècle ?) qui danse dans le ciel pour des raisons qui sont trop complexes pour que Dr.jéjé puisse vous les expliquer avec un nombre de phrases raisonnable. On en reste donc là !
Hayagrīva (XVe-XVIe siècle) est la forme courroucée du Bodhisattva Avalokiteśvara. Lorsque comme ici, il apparaît avec son épouse, il symbolise la sagesse et la connaissance supérieure.
Et ici, le masque de Śiva Bhairava (XVIe-XVIIe siècle) représentant Śiva sous une forme terrifiante, violente et « impure », puisqu’elle est intimement liée au mythe de la décapitation de Brahmā.
Et là, un Bodhisattva (Ier-IIIe siècle) debout, du Pakistan (art du Gandhâra).
Ces stūpa du monastère de Tapa-Kalan (IVe-Ve siècle) évoquent l'époque bouddhique de l'Afghanistan d'alors.
Le 2ème étage est notamment consacré à la Chine classique, comme vous pouvez le voir avec cette paire de cabinets pour livres et rouleaux du début du XVIIe siècle.
Mais aussi à la Corée et au Japon comme en témoigne ce Bishamonten (époque de Kamukara, début du XIIIe siècle), divinité défendant la loi bouddhique. On peut également l'appeler Vaiśravaṇa.
Enfin, on passe rapidement le 3ème étage (où sont exposés quelques objets de la Chine des Qing) pour se rendre dans la rotonde du 4ème. En ce moment, il y est présenté l'étrange Round Table de Chen Zhen, un artiste contemporain chinois. Son œuvre, des chaises encastrées dans une table symbolisant l’ordre humain idéal, développe les idées de respect mutuel, d’égalité et de multiculturalisme. Évidemment... Sinon, d'ici il y a une très belle vue sur Paris.
Dr.jéjé et Latourbe ont trouvé ce musée fort dépaysant. Cependant, révisez votre bouddhisme car sinon, en l'absence de Dr.jéjé, vous risquez vite d'être perdus au milieu de toutes ces divinités étrangères à notre culture occidentale.
lundi 13 décembre 2010
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