dimanche 19 septembre 2010

Le palais Bourbon

Pour la 27e édition des Journées européennes du patrimoine Dr.jéjé et Latourbe ont décidé (en fait, c'est Dr.jéjé qui décide, bien évidemment) de visiter le palais Bourbon. Il est principalement connu pour abriter l’Assemblée nationale, dans le 7ème arrondissement (ligne 12 du métro, station Assemblée nationale).

La visite débute par l'hôtel de Lassay. Ce dernier, ainsi que le palais Bourbon, furent édifiés dans les années 1720 pour Louise Françoise de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan.

Oui, c'est très beau ! Ici, c'est le salon des Saisons (car les peintures évoquent les saisons). L'hôtel est la résidence du président de l’Assemblée nationale. Mais bien sûr que non, les élus de la république ne sont pas des privilégiés, nos ancêtres ont fait la révolution...

Et là, c'est le Cabinet du départ. D'ici, le Président de l'Assemblée...

... se rend dans la galerie des fêtes. Inaugurée en 1848, elle relie le palais Bourbon à l'hôtel de Lassay, jusqu'alors séparés par des jardins. Une fois traversée, le Président (ce n'est pas la vieille dame sur la photo, mais Bernard Accoyer actuellement)...

... arrive à la salle des Pas Perdus, pour enfin rejoindre l'hémicycle après un petit cérémonial où les gardes républicains lui rendent les honneurs.

L'actuelle salle des séances fut construite entre 1828 et 1832. Elle conserve le plan en hémicycle de la salle du Conseil des Cinq-Cents. Rappelons qu'à la Révolution, le palais est déclaré bien national, et abrite dès 1795 ledit Conseil.

Regardez, tout devant il y a le banc des ministres. A mon avis, il vaut mieux que les députés assis derrière eux soient leurs « amis ». Imaginez, MAM avec un chewing-gum collé dans les cheveux...

Le perchoir et la tribune datent de l'époque du Conseil des Cinq-Cents. La tapisserie centrale a été tissée d'après un tableau de Raphaël, L'École d'Athènes.

Chacun des 577 députés dispose d'un siège numéroté. Mais sur certains d'entre eux, il y a de petites plaques vissées. Celle-ci fait référence à Jacques Chaban-Delmas, « Président d'honneur de l'Assemblée nationale ». Je me rappelle avoir vu cet été sa - sobre - sépulture dans le petit village d'Ascain.

Cette tapisserie illustrant l'Iliade, dans la salle des Conférences, ma fait penser à des copains, La colère d'Achille... Et après, les parents ne dorment plus !

Le palais abrite également une impressionnante bibliothèque riche de 700 000 volumes et de 80 incunables.

Elle possède des pièces rares comme l'exemplaire original du procès de Jeanne d'Arc, le manuscrit de La Marseillaise, un calendrier illustré aztèque... ou encore le serment du Jeu de paume du 20 juin 1789 (photo).

Passons au salon des Mariannes. La collection de 49 bustes montre comment, depuis la Convention, la République est représentée. Il semblerait que ce prénom fut choisi parce qu'il était très répandu dans le petit peuple au XVIIIe siècle, et qu'il convenait donc à la jeune république qui en était issue...

Dans le salon Casimir Perier, le monumental bas-relief du sculpteur Dalou (3,7 tonnes, 6,5 mètres sur 2,3) représente la séance du 23 juin 1789 au cours de laquelle Mirabeau lança la célèbre apostrophe : "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes".

Ce dernier salon s'ouvre sur la cour d'Honneur qui accueille, depuis 1989, la sphère monolithe de granit noir des droits de l'homme, œuvre de Walter de Maria qui commémore le bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Et voilà, c'est terminé ! On aurait bien visité le palais de l’Élysée, mais les 6 heures de file d’attente nous ont découragé... A bientôt !

1 commentaire:

  1. Eh, je pense que le palais Bourbon était plus intéressant à visiter que l'Elysée de toutes façons...

    Quelles sont les conditions d'accès à la bibliothèque?

    Petit détail : le motif du parquet de la galerie des fêtes est du point de Hongrie (je suis en train de parquetter les chambres, eh eh, mais comme pose je me contente plus modestement d'une pose à l'anglaise à joints perdus).

    Vous n'avez pas eu accès à la galerie qui surplombe l'hémicycle? (et d'où un anarchiste avait lancé une bombe à la fin du XIXème?).

    En tout cas malgré les ors de la République, encore bien proches de l'Ancien Régime, on ne peut pas dire que les deniers publics soient gaspillés pour refaire les fauteuils de l'hémicycle, qui sont bien râpés... Pourtant ils ne sont pas très souvent occupés, sauf pour faire la sieste. Bon j'arrête cet apparté, ça commence à fleurer le poujadisme.

    Donc, si je comprends bien, si la Révolution avait lieu actuellement, la République serait représentée par un buste de Léa, ou Loana, ou Aïcha, et au lieu d'être coiffée d'un bonnet phrygien elle aurait une frange?

    Ah oui, et vous n'avez pas visité la buvette? Il paraît qu'il s'y règle plus de contentieux politiques ue dans n'importe quelle commission...

    Et j'avais eu ouï dire d'une légende concernant le Palais Bourbon, ses toilettes en particulier. Le débit de leurs chasses d'eau aurait été le plus important de France, en raison de l'important trafic (et sans doute de l'incontinence de nos représentants majoritairement mâles et âgés), et il aurait été courant que des députés y mettent des morues à dessaler pendant la semaine avant de retourner dans leur circonscription...



    En tout cas il avait l’air de faire beau…

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