lundi 19 juillet 2010

les Catacombes

En ces temps de grosse chaleur, Dr.jéjé est parti se rafraîchir dans les Catacombes. L'entrée se situe place Denfert-Rochereau (14ème arrondissement, ligne 6 et 4 du métro, ou ligne B du RER), aisément reconnaissable avec sa réplique du Lion de Belfort, symbolisant la résistance du colonel Denfert-Rochereau lors du Siège de Belfort, en 1870.

Après environ une heure d'attente, vous accéderez aux anciennes carrières de calcaire et de gypse (via la petite baraque en bois verte), exploitées dès l'époque gallo-romaine... jusqu'en 1813. La balade, longue de près de 2 kilomètres, ne représente qu'une infime fraction des 300 kilomètres de carrières souterraines qu'affectionnent les cataphiles.

Tracé sur le ciel de carrière lors de l'ouverture de l'ossuaire au public, le trait noir devait permettre aux visiteurs du XIXe siècle de se repérer dans les galeries. Parmi ces derniers, on peut citer le Comte d'Artois (futur Charles X) en 1787, François 1er (empereur d'Autriche) en vainqueur en 1814, ainsi que Napoléon III accompagné de son fils en 1860.

Ces maquettes représentent le palais de Port-Mahon, ville principale de l'île de Minorque aux Baléares. Exécutées de 1777 à 1782, elles furent sculptées à même la roche, de mémoire, par un des premiers ouvriers de l'Inspection générale des Carrières, Décure, qui avait été longtemps retenu en captivité dans le fort situé en face de ce palais...

... il fut tué par un éboulement en voulant construire un escalier d'accès à cet emplacement.

Ce puits, appelé "bains de pieds des carriers", a été aménagé par les ouvriers des chantiers de consolidation. Il permet de descendre au niveau de la nappe phréatique.

A la fin du XVIIIe siècle, l'insalubrité du quartier des Halles provoquée par la proximité du cimetière des Innocents conduisit à l'évacuation du charnier. Il fut alors décidé le transfert des ossements dans les carrières. L'entrée de l'ossuaire s'accompagne d'une inscription peu engageante : "Arrête ! C'est ici l'empire de la mort".

Ben voilà ! On y est...

... des crânes et des os...

... des tonnes d'os.

Ici, la Crypte du Sacellum (d'un nom latin désignant un petit sanctuaire). Des messes y furent célébrées en souvenir des Parisiens défunts.

De temps en temps, il y a des panneaux où sont inscrits des petits poèmes du type "Heureux celui qui a toujours devant les yeux l'heure de sa mort et qui se dispose tous les jours à mourir"...

... ou encore "Chaque mortel paraît, disparaît sans retour. Mais par d'illustres faits vivre dans la mémoire. Voilà la récompense et le droit de la gloire". Ambiance !

Ha, c'est joli par ici !

J'ai cru reconnaître un des ancêtres de Dr.jéjé, mais je n'en suis pas sûr...

Les dépouilles de nombreux cimetières ont été transférées dans les Catacombes, dont celles de personnalités. Peut-être que Jean-Baptiste Colbert, Maximilien de Robespierre, ou l'homme au masque de fer résident ici, dans l'anonymat.

Ils sont bien alignés eux, non ?

Regardez-moi cette grosse boule d'os !

On se retrouve seulement début août, Dr.jéjé et Latourbe repartent en vacances, cette fois-ci du côté de Londres.

samedi 10 juillet 2010

10ème arrondissement

Ça y est, Dr.jéjé et Latourbe sont de retour de Rome. Cette ville, incroyablement riche de monuments de toutes sortes pourrait faire l'objet d'un blog, tenu par le Dr.jéjé local... Mais revenons à ce qui nous intéresse : Paris. Et plus particulièrement, le 10ème arrondissement, dont la visite débute au 5 Rue de Belzunce, où se trouve la majestueuse église Saint-Vincent-de-Paul, construite au cours de la première moitié du XIXe siècle.

A l'intérieur vous pouvez notamment admirer deux superbes étages de colonnes.

Rendons-nous ensuite au square Alban-Satragne situé sur l'emprise de l'ancienne prison Saint-Lazare. Transformé en prison pour femmes au milieu du XIXe siècle, elle accueillit notamment Mata Hari. Aujourd'hui, il n'en subsistent que la chapelle et l'infirmerie construites par Louis-Pierre Baltard, père du célèbre Victor.

Passons à l'église Saint-Laurent, sise dans l'enclos Saint-Laurent. Si le choeur date du 15e siècle, la construction du bâtiment s'est poursuivie jusque dans les années 1860, qui ont vu l'édification d'une nouvelle façade de style gothique flamboyant.

Et ici, 39 rue du Château-d'Eau, c'est la plus petite maison de Paris avec seulement 1,20 mètres de large pour 5 mètres de haut. Elle aurait été construite, paraît-il, pour régler un conflit lié au petit passage qui existait préalablement...

Pas loin, au 48 rue du Faubourg Saint-Martin, vous trouverez le théâtre du Splendid. Bon, c'est bien parce que Dr.jéjé est un inconditionnel des Bronzés et du Père Noël qu'il vous fait partager cette étape de l'excursion...

Juste à côté (20, boulevard Saint-Martin), il y a un autre théâtre, celui de la Renaissance. Il a ouvert ses portes en 1838 à l'initiative de Victor Hugo et d'Alexandre Dumas, qui souhaitaient disposer d'un lieu dédié à leurs drames romantiques.

Et au 16 boulevard Saint-Martin, il y a celui de la Porte-Saint-Martin, inauguré en 1781 pour accueillir l'Académie royale de Musique. Devenu un théâtre peu après, puis incendié en 1870 pendant la Commune, il rouvre ses portes en 1873. Notez qu'en 1897, le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand y est créé.

L’hôpital Saint-Louis (place du Docteur-Alfred-Fournier) fut créé par Henry IV au début du XVIIe siècle. Il est alors installé en dehors des limites de Paris pour mettre en quarantaine les malades infectés, lors des grandes épidémies. N'hésitez pas à passer par la cour centrale de l'hôpital, pratiquement inchangée depuis sa création.

Terminons la visite sur les bords du canal Saint-Martin. Réalisé entre 1822 et 1825, sa création fut décidée par Napoléon Bonaparte afin d'approvisionner en eau potable les Parisiens, et éviter de nouvelles épidémies dues aux mauvaises conditions d'hygiène.

Long de 4,55 km, l'essentiel de sa partie à ciel ouvert se situe dans le 10e arrondissement. Vous pouvez y voir des écluses.

Au bord du canal, 102 Quai de Jemmapes, l'hôtel du Nord est le lieu où Eugène Dabit - fils des propriétaires de l'hôtel - raconte en 1929 dans son roman homonyme, la vie d'hôteliers et de leurs clients. Mais sachez qu'à l'exception de quelques plans, le film a été tourné aux studios de Boulogne-Billancourt où l'hôtel et le canal ont entièrement été reconstitués. « Dr.jéjé ? Dr.jéjé ? Est-ce que j'ai une gueule de Dr.jéjé ? ».

Pendant cette période caniculaire, il est très agréable de se joindre aux Parisiens pour partager des boissons fraîches, en flânant au bord du canal.

C'est tellement agréable qu'il y en a qui y campent. Ils sont pas bien installés les Afghans là-bas !